L’anthrax, maladie du charbon confirmée au Nord-Kivu

Service infographie ACTUALITE.CD
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Le gouvernement provincial du Nord-Kivu a lancé une alerte sanitaire ce jeudi 17 avril suite aux cas d’anthrax dans plusieurs zones de santé, notamment à Lubero, Butembo et Binza. D’autres coins de la province restent également sous surveillance. L’anthrax est une zoonose causée par Bacillus anthracis, une bactérie pouvant infecter à la fois les animaux et les êtres humains.

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Bien que la maladie touche principalement le bétail, la transmission à l’homme peut survenir lors d’un contact direct avec des animaux infectés ou par la consommation de viande contaminée. La manipulation de cadavres d’animaux malades, comme cela a été observé récemment à Lubero, est particulièrement risquée.

« Alors que notre province se mobilise pour mettre fin à l’épidémie de Mpox, je tiens à vous alerter sur le risque d’apparition d’une autre maladie, appelée anthrax, ou fièvre charbonneuse. L’anthrax est une maladie aiguë et infectieuse causée par une bactérie présente dans le sol. Elle affecte principalement les animaux, mais peut également toucher et tuer les humains. Toute personne présentant des signes cliniques suspects est priée de se rendre sans délai dans une structure de santé. Il est impératif d’éviter tout contact avec des animaux morts ou malades, ainsi que la consommation de produits d’origine animale dont la provenance est incertaine. », a déclaré Me Luanda Kamala, conseillère principale du gouverneur chargée de la santé.

Cette alerte fait suite à des cas rapportés dans la chefferie des Bashu (territoire de Beni), en juin 2024, et plus récemment à Lubero, où la zone de santé locale a signalé, depuis le 11 avril, plusieurs cas suspects. Selon des sources médicales, quatre personnes ont été identifiées, dont une est déjà décédée. Les trois autres ont été transférées aux cliniques universitaires de l’UCG/Horizon à Butembo pour une prise en charge. 

Les premières analyses indiquent que la contamination serait survenue après le contact avec le cadavre d’une vache. L’anthrax peut se manifester de plusieurs façons, selon la voie de contamination. Les formes cutanées provoquent des lésions caractéristiques papules et vésicules ressemblant à des brûlures souvent localisées aux mains et aux bras. Les formes plus graves peuvent causer de la fièvre, des douleurs musculaires, des difficultés respiratoires, des douleurs abdominales, ou encore des diarrhées sanguinolentes.

La forme pulmonaire, bien que rare, est la plus dangereuse, avec un risque de mortalité élevé si elle n’est pas traitée rapidement. Toutefois, les professionnels de santé rappellent que l’anthrax peut être efficacement traité par antibiothérapie, à condition d’être diagnostiqué précocement.

Face à cette menace, les autorités provinciales multiplient les efforts pour contenir la propagation de la maladie. Le colonel Kiwewa Mitela Alain, administrateur du territoire de Lubero, a publié un communiqué ce jeudi 17 avril appelant la population à la prudence. Il recommande notamment : d’éviter de toucher ou consommer la viande d’un animal mort de cause inconnue ; de se laver régulièrement les mains avec du savon ; de désinfecter tout matériel en contact avec des produits d’origine animale.

Les services de santé intensifient également la surveillance épidémiologique et les campagnes de sensibilisation communautaire. Alors que les premières contaminations humaines sont déjà confirmées, les autorités appellent la population à collaborer pleinement avec les équipes sanitaires pour prévenir une éventuelle flambée épidémique.

Josué Mutanava, à Goma