RDC : des dizaines d’hippopotames décimés en trois jours par anthrax au parc des Virunga

Hippopotame
Hippopotame

Le parc national des Virunga a émis une alerte sanitaire suite à l’apparition d’une maladie du charbon, également connue sous le nom d'anthrax. Selon les sources du parc, jusqu'à ce mardi 8 avril, soit en trois jours, près de 50 hippopotames sont morts dans les eaux des rivières Rutshuru et du lac Édouard qui font partie intégrante du parc. Cette zoonose bactérienne, potentiellement mortelle, a été initialement détectée à la frontière du lac Édouard, près de l'Ouganda, dans le groupement de Binza.

Les autorités du parc ont observé une multiplication des cadavres d'hippopotames flottant sur le lac, notamment près des localités de Vitshumbi, Nyakakoma, Lunyasenge et Kyavinyonge. Face à cette situation, elles ont immédiatement alerté les communautés riveraines, leur conseillant de ne pas manipuler ni consommer la viande des animaux retrouvés morts, afin d’éviter tout risque de contamination.

« Le 5 avril 2025, des échantillons ont été prélevés et envoyés au Laboratoire vétérinaire de Goma. Après analyse des échantillons, le résultat s’est révélé positif le 8 avril 2025 », a indiqué Méthode Uhoze, chargé des relations extérieures du Parc national des Virunga.

La maladie de l'anthrax se propage principalement par le contact direct avec des animaux infectés ou leurs cadavres, mais peut également se transmettre à l'homme, particulièrement par la consommation de viande contaminée. Pour limiter la propagation de la maladie, les autorités du parc recommandent aux riverains de s’abstenir de tout contact avec des animaux malades ou morts, de ne pas consommer leur viande, même après cuisson, et de cesser toute activité de chasse ou de commerce d’animaux sauvages vivants ou morts.

La zone touchée, située sous le contrôle des rebelles de l’AFC/M23, rend l'accès à certaines localités difficiles, compliquant ainsi les efforts de contrôle de l'épidémie. Les autorités continuent néanmoins de sensibiliser les populations locales à la gravité de la situation et insistent sur la nécessité d'une coopération afin d'éviter une propagation plus large de la maladie.

Josué Mutanava, à Goma