Guerre de l’AFC/M23 : trois ans après, MSF annonce la réorientation de ses interventions à Kanyaruchinya

Déplacés de Kanyaruchinya, à proximité de Goma. Photo/ACTUALITE.CD
Déplacés de Kanyaruchinya, à proximité de Goma. Photo/ACTUALITE.CD

Après près de trois années d’appui au centre de santé de Kanyaruchinya, situé dans le territoire de Nyiragongo, au nord de Goma, Médecins Sans Frontières (MSF) annonce la réorientation de son intervention. Ce changement, qui prendra effet à partir de la fin du mois d’avril 2025, vise à répondre à des besoins plus urgents dans d’autres structures de santé de la région.

L’appui de MSF à Kanyaruchinya a débuté en juillet 2022 à la suite de l’afflux massif de personnes déplacées fuyant les violences dans cette partie de la province du Nord-Kivu. Pendant cette période, les équipes de MSF ont effectué plus de 227 000 consultations, assisté 7 552 accouchements et pris en charge près de 6 000 victimes de violences sexuelles. Ces chiffres témoignent de l’ampleur des besoins en soins médicaux dans cette zone particulièrement touchée par la crise humanitaire.

Cependant, avec la diminution progressive du nombre de déplacés et la baisse du volume des consultations, MSF a décidé de réorienter ses efforts. Le départ des camps de personnes déplacées autour de Kanyaruchinya et la réduction de la demande de soins ont rendu cette réorientation nécessaire. Malgré cela, MSF reste attentive à l’évolution de la situation dans la zone et se dit prête à réajuster ses interventions si les besoins venaient à augmenter de nouveau.

" Bien que nous ayons observé une réduction des besoins à Kanyaruchinya, nos équipes demeurent vigilantes face aux dynamiques changeantes de la région ", déclare MSF dans un communiqué. " Nous continuerons de suivre de près la situation et sommes prêtes à intervenir rapidement si la situation se dégrade ", poursuit le même communiqué. 

Ce redéploiement fait partie d'un ajustement plus large des activités de MSF dans la ville de Goma et le territoire de Nyiragongo. En mars dernier, l'organisation avait déjà mis fin à son soutien à l'Hôpital Général de Référence de Virunga, où elle intervenait également pour répondre aux urgences médicales en faveur des blessés de guerre.

Josué Mutanava, à Goma