Les États-Unis et la République Démocratique du Congo (RDC) ont entamé des discussions officielles sur un partenariat stratégique autour des minerais rares congolais. Cette collaboration vise à garantir un approvisionnement sûr en ressources essentielles comme le cobalt, le cuivre et le coltan, vitaux pour les technologies de pointe (batteries, smartphones, véhicules électriques). Ce rapprochement découle d’un rapport adopté par le Congrès américain en 2020, qui plaçait la RDC au centre d’une stratégie d’accès à des minerais cruciaux, dans un contexte de rivalité croissante avec la Chine.
Le rapport du Congrès insiste sur la nécessité pour les États-Unis de sécuriser leurs chaînes d'approvisionnement en diversifiant les sources, notamment pour réduire leur dépendance à la Chine, aujourd’hui dominante dans l’exploitation et le traitement du cobalt congolais. Il souligne aussi l’importance de renforcer les relations commerciales avec la RDC et d’y encourager les investissements américains, tout en exigeant des normes éthiques élevées en matière de droits humains, d’environnement et de gouvernance. Ce partenariat doit également permettre une meilleure traçabilité des minerais, en lien avec les objectifs de la loi Dodd-Frank.
Dans ce cadre, le Conseiller Afrique du Président américain Donald Trump, Mossad Boulos, a rencontré le Président Félix Tshisekedi à Kinshasa début avril 2025. Il a exprimé l’engagement des États-Unis à développer une coopération économique approfondie, notamment via des investissements privés américains dans le secteur minier, assortis de garanties de transparence, de transfert de compétences et de création d’emplois. Sur le volet sécuritaire, Washington s’est dit prêt à soutenir la RDC face à l’instabilité persistante dans l’Est, en réaffirmant son soutien à l’intégrité territoriale du pays.
Cependant, ce projet suscite des critiques sur la scène politique congolaise. Delly Sesanga, président du parti Envol, met en garde contre un "troc sécuritaire" qui pourrait compromettre la souveraineté nationale. Il plaide plutôt pour une réforme en profondeur de l’armée et s’interroge sur le flou entourant les termes de l’accord envisagé. Il insiste sur la nécessité de renforcer le climat des affaires et la gouvernance interne pour rendre la RDC réellement attractive aux partenaires internationaux.