Médiateur dans la crise sécuritaire dans l’Est de la RDC, João Lourenço prend la présidence tournante de l'Union africaine

Le président angolais Joâo Lourenço
Le président angolais Joâo Lourenço

João Manuel Gonçalves Lourenço, Président de l'Angola a pris officiellement ce samedi 15 février 2025 la Présidence tournante de l'Union Africaine (UA) pour l'année 2025 succédant à son homologue mauritanien Mohamed Ould Cheikh Ghazouani. C'est l'un des moments forts à l'ouverture du 38ème Sommet de l'Union Africaine à son siège à Addis-Abeba en Ethiopie.

À cette occasion et en présence d'autres Chefs d'État, président sortant de la commission de l'Union Africaine Moussa Fakhi et d'autres personnalités, João Manuel Gonçalves Lourenço de l'Angola a reçu des mains de son homologue mauritanien le marteau qui symbolise l'exercice du pouvoir au niveau continental jusqu'au mois de février de l'année prochaine soit 2026.

Selon les éléments publiés sur le compte X de l'Union Africaine, João Manuel Gonçalves Lourenço de l'Angola représentant la région Sud occupe la Présidence, le poste de premier vice-président sera occupé par Évariste Ndayishimiye du Burundi représentant la région centre, le président John Dramani Mahama du Ghana représentant la région Ouest occupera le poste de deuxième vice-président et le poste de troisième vice-président sera occupé par la présidente de la République unie de Tanzanie, Samia Suluhu. Mohamed Ould Cheikh Ghazouani de la Mauritanie occupe le poste de rapporteur.

Cependant, la mise en place du nouveau bureau de l'Union Africaine pour l'année 2025 piloté par la République d'Angola intervient dans un contexte où l'organisation continentale fait face aux critiques sur sa passivité et impuissance face à la multitude des conflits et crises au niveau du continent africain. Parmi ces crises et conflits l'ont peut citer le Soudan, le Mozambique, l'Est de la République Démocratique du Congo et tant d'autres.

Depuis l'intensification du conflit suite à l'activisme de la rébellion du M23 soutenue par le Rwanda, la République Démocratique du Congo tente de tout mettre en œuvre pour obtenir des sanctions contre Kigali jusque-là elle n'a pas eu gain des causes malgré les différents rapports de l'ONU attestant la présence des troupes rwandaises en RDC. Dans un récent communiqué, l'Union Africaine avait exigé l'arrêt de combat sur terrain sans citer nommément le Rwanda considéré par Kinshasa comme à la base de la détérioration de la situation dans sa partie Est.

Par ailleurs, le gouvernement de la République démocratique du Congo avait annoncé fin janvier 2025 qu’une note de protestation officielle sera prochainement transmise à la Commission de l'Union africaine (UA) à Addis-Abeba. Cette décision fait suite à des propos jugés inacceptables du Président de la Commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat, qui a récemment qualifié le groupe armé M23 d'« opposition politico-militaire » au gouvernement congolais.

La vice-ministre des Affaires étrangères de la RDC, Gracia Yamba Kazadi, a exprimé la vive indignation des autorités congolaises lors d’un appel téléphonique avec Idrys Amir, chargé d’affaires de l’Union africaine en RDC. 

« Le M23 ne peut être considéré comme une force d’opposition, mais doit être reconnu pour ce qu’il est : un groupe terroriste soutenu par le Rwanda, opérant en violation flagrante de la souveraineté nationale et du droit international », a-t-elle déclaré.

L'Union africaine est une organisation internationale qui regroupe 55 pays du continent africain.Les objectifs principaux de l’OUA étaient d’ôter le continent des vestiges restant de la colonisation et de l’apartheid; de promouvoir l’unité et la solidarité entre les États africains; de coordonner et d’intensifier la coopération pour le développement; de sauvegarder la souveraineté et l’intégrité territoriale des États membres et de promouvoir la coopération internationale.

Clément MUAMBA