Au moins une trentaine de civils ont été tués en l'intervalle d'une semaine dans plusieurs villages de Mwenye, l'un des groupements de la chefferie des Baswagha, dans le territoire de Lubero (Nord-Kivu), par des hommes armés assimilés aux combattants des Forces démocratiques alliées (ADF). Le chef de groupement Mwenye, Mwami César Manyenze Mungulumba III rapporte à ACTUALITE.CD que ces ADF sont venus du secteur des Bapere via les groupements voisins de Bulengya et Manzia.
"Du lundi au samedi dernier, ils ont tué une trentaine de civils dans les villages de mon groupement, notamment à Sinzyambale sept personnes, à Mausa, à Mangada, Lumba et à Kyanzaba de Mandelya. Vraiment plus de trente morts. Nous n'avons réussi qu'à enterrer une vingtaine de corps", déplore l'autorité traditionnelle.
Le Mwami César Manyenze Mungulumba III évoque des difficultés d'accès à certains villages par des proches des défunts non encore enterrés suite aux affrontements entre factions wazalendo qui s'entre accusent de rouler pour les ADF. Il plaide pour le déploiement dans la zone des militaires pour aider à sécuriser ces entités aujourd'hui vidées de leurs populations qui fuient certaines vers cantine (Beni) et d'autres à Butembo.
"Au moins 90 % des populations de la zone ont vidé leurs villages. Même nous les autorités et les agents de l'État, nous ne savons plus y rester. Il faut déployer les FARDC, l’UPDF pour protéger les civils. La situation est tellement médiocre et toutes les activités sont à l'arrêt", plaide-il.
Depuis juin 2024, au moins deux importants groupes des ADF, notamment celui piloté par Abuakasi, ont quitté Beni pour Butembo pour échapper aux frappes de la coalition FARDC-UPDF. Ces rebelles islamistes se sont installés dans la profondeur des forêts des Bapere. Mais depuis début janvier, ils ont quitté leur nid et ont signé des attaques dans la chefferie voisine de Baswagha, tuant des dizaines de civils et un chef traditionnel, avant de traverser l'axe Butembo-Manguredjipa, en direction de Beni, leur Zone d'origine. Ce qui explique leur activisme dans l'axe Kaheku-Masoya, en groupement des Mwenye.
Claude Sengenya