La situation devient insoutenable à Goma depuis les combats qui ont opposé les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) aux rebelles du M23. En plus des combats qui se sont poursuivis notamment au nord de la ville mercredi 29 janvier, Goma est privée d’eau, d’électricité et d’internet. Seuls les appels GSM et les SMS fonctionnent encore, mais difficilement. Une situation qui rend plus vulnérable la population.
Pour avoir un peu d’eau, les habitants parcourent des kilomètres jusqu’au lac Kivu.
« Nous sommes obligés d’aller puiser au lac Kivu même si l’eau n’est pas propre, il n’y a personne pour mettre le clore dans l’eau, nous puisons juste comme ça », raconte un habitant du quartier Bujovu. « On sait que c’est dangereux, mais il n’y a pas d’autre choix », ajoute-t-il.
L’électricité est quasiment inexistante et la nuit, la ville plonge dans l’obscurité accentuant l’inquiétude des habitants. Certains ménages qui ont des générateurs viennent.
« Sans courant, impossible de conserver des aliments. Même charger un téléphone devient un luxe. Quand un voisin allume son générateur, tout le quartier vient charger les téléphones et torche pour ne pas être totalement dans le noir le soir », explique un autre résident du quartier Mapendo (Birere).
Sur le plan économique, le taux de dollar a baissé à 2 500 FC, tandis que le prix des biens a triplé.
« Une simple bouteille d’eau coûte 2000 FC. Tu as 10 dollars si tu veux avoir ce que tu veux tu dois changer au taux de 2500 FC, impossible de tenir avec tout ça vu qu’il n’y a aucune activité, aucune source de revenu », s’indigne une mère de famille. « On doit parcourir la ville pour trouver de la nourriture, et tout est hors de prix. », ajoute-t-elle.
Depuis leur entrée à Goma, les rebelles du M23 n’ont fait aucune déclaration. Ils se sont déployés dans la quasi majorité des coins de la ville. Les habitants terrés chez eux attendent toujours la directive à suivre pour renouer tant soit peu avec la vie normale.
Yvonne Kapinga, à Goma