La détérioration de la situation sécuritaire et humanitaire dans l'Est de la République Démocratique du Congo marquée par des combats entre les rebelles du M23 soutenus par Kigali et les Forces Armées de la République Démocratique du Congo était au centre des échanges entre Joseph Kabila Kabange, ancien Président de la République et une délégation du cadre de concertation des forces politiques et sociales conduite par l’ancien député Claudel André Lubaya à Addis-Abeba en Ethiopie. Selon le communiqué final parvenu à ACTUALITE.CD ce lundi 06 janvier 2025, les deux parties ont fustigé la persistance de l'insécurité et ont relevé que sa gestion manque de "lisibilité" et "d'efficacité".
"S’agissant particulièrement de la situation sécuritaire, il y a lieu de relever que sa gestion manque de lisibilité et d’efficacité. Les limites de cette gestion sont évidentes tant sur les plans militaire, politique, diplomatique que sur l'approche globale. Les choix et décisions hasardeux, les tâtonnements et les essai-erreurs sont à la base de l’impasse actuelle. Le pouvoir en place porte davantage son choix sur les forces étrangères, les milices et mercenaires au détriment de nos forces armées. Or, comme par le passé, l’expérience a montré qu’organisées, soutenues et dotées des moyens conséquents, les FARDC sont à même de défendre l’intégrité de notre territoire face aux menaces d’où qu’elles viennent", ont-ils fait savoir dans le communiqué final.
Tout en déplorant la situation humanitaire des populations affectées dans les zones en conflits, Joseph Kabila Kabange et Claudel André Lubaya ont lancé un appel à la mobilisation à l'endroit des populations victimes des violences sécuritaires.
"Au terme de ces entretiens, nous avons déploré la persistance de la crise sécuritaire qui sévit dans l’Est, aggravée par une gouvernance chaotique, entraînant une catastrophe humanitaire sans précédent : 7 millions de déplacés internes, 1 million de réfugiés dans les pays voisins. A ce propos, nous exprimons notre solidarité envers les populations victimes de la guerre et nous lançons un appel à la mobilisation nationale en faveur des populations abandonnées".
Depuis l'annulation de la tripartite entre Félix Tshisekedi de la République Démocratique du Congo et Paul Kagame du Rwanda autour du médiateur Angolais, la situation sécuritaire dans l'Est de la République Démocratique du Congo s'est une nouvelle fois détériorée à la suite des violents combats entre les rebelles du M23 soutenus par Kigali et les Forces Armées de la République Démocratique du Congo. Pendant ce temps, les États-Unis et d’autres partenaires internationaux exhortent les parties à intensifier les efforts pour éviter une escalade et saisir l’opportunité de paix qui s’offre à la région.
Des rebelles du M23 soutenus par le Rwanda poursuivent avec la conquête des espaces dans la province du Nord-Kivu malgré la signature du cessez-le-feu signé en août de l'année dernière. Les combats se poursuivent entre les rebelles du M23 et les FARDC dans le territoire de Masisi où les assaillants ont conquis ces derniers jours plusieurs localités dont Masisi-centre. Ce dimanche, les affrontements ont eu lieu dans le groupement Mupfuni Shanga, près de la cité de Bweremana.
Clément MUAMBA