Deux femmes ont été tuées à la machette, le soir de ce vendredi 3 janvier 2025, dans la localité de Katwiguru, à 27 Km de Kiwanja, dans le groupement de Binza, chefferie de Bwisha, (territoire de Rutshuru) au Nord-Kivu. Selon le fonctionnaire délégué adjoint du gouverneur dans la chefferie voisine de Bwito et notable de Rutshuru, Isaac Kibira, ces deux femmes ont été surprises en pleine activité de vente de la boisson locale, dans cette zone sous contrôle du M23.
« Hier soir, deux mamans vendeuses des boissons locales ont été surprises par des hommes en armes qui sont venus aux environs de 19h. Et puis, ils ont décapité ces mamans sans évoquer un quelconque motif. Des mamans qui n'ont pas les moyens de se défendre, être décapitées, c'est horrible. Et la population de cette agglomération a passé la nuit en brousse », relate Isaac Kibira, notable de Rutshuru.
Isaac Kibira dénonce ce double meurtre et appelle une fois de plus le gouvernement de Kinshasa à tout mettre en œuvre pour mettre fin à ce climat d’insécurité aggravé par la guerre d’agression qu'impose à la RDC, le Rwanda.
« La zone est contrôlée par le M23. Nous demandons au gouvernement d’user de tous ses moyens pour que la guerre prenne fin et que la population puisse vivre en paix. Cette population a aussi droit à la paix. Nous demandons que les organisations régionales et internationales puissent s'investir dans ce conflit pour que la paix revienne dans le territoire de Rutshuru. Sinon, ça ne va pas. La guerre va prendre fin quand la population sera déjà exterminée et c'est inacceptable » a-t-il plaidé.
Plusieurs exactions sont commises dans des zones sous contrôle du M23, notamment dans les territoires de Rutshuru et de Masisi. Les rebelles interdisent aux habitants d’accéder à leurs champs, au motif qu'il s'agit des zones opérationnelles. Plusieurs dizaines d’agriculteurs, accusés d'avoir violé cette règle, ont déjà été tués dans leurs champs et dont certains corps n'ont jamais été retrouvés par leurs membres de famille. Plusieurs organisations de défense des droits de l’homme dénoncent chaque jour ces violations graves du droit international humanitaire auxquelles se livrent les éléments de la coalition M23/RDF dans des zones sous leur occupation.
Jonathan Kombi, à Goma