Mamadou Ndala, 11 ans déjà : à Goma, on se souvient d’un “héros” en pleine guerre du M23

ACTUALITE.CD

Ce jeudi 2 janvier 2025 marque le 11e anniversaire de la mort tragique du colonel Mamadou Ndala, cet officier de l’unité commando de réaction rapide (URR) qui était connu à Goma et au Nord-Kivu pour sa lutte courageuse contre la rébellion du M23 (2012-2013).

Marion Ngavo Kambale, président de la coordination urbaine de la société civile de Goma se souvient encore du “combattant du peuple”.

“Il avait été envoyé ici au Nord-Kivu, pour combattre les M23 et les ADF, malheureusement il avait été achevé. Nous pensons qu'à travers ce triste anniversaire, les autres militaires des commandants qui sont au front dans le combat contre les M23; devraient imiter le comportement, le modèle et la façon de faire de Mamadou Ndala. Parce qu’il était déterminé, il a également évité la corruption; et son objectif était de protéger la population en neutralisant les groupes armés”, confie à ACTUALITE.CD, Marion Ngavo, président de la société civile urbaine de Goma.

Et d'ajouter : 

"Il faut retenir de Mamadou Ndala la détermination. C’est un meneur d’hommes, et au regard de sa détermination, ça a donné une bravoure à tout son corps, donc les militaires. Et c’est un succès dans toutes les opérations qu’on mène sur le plan militaire. Une autre caractéristique de Mamadou, c’est la sincérité et le goût d’améliorer son travail. Parce qu'il y a des gens, quand ils travaillent, ils ne savent pas qu'ils sont en train d’être cotés. J’espère que nous aurons une victoire sur les rebelles du M23. Et nous pensons que, ça doit nous caractériser tous, que ce soit les civils dans tout ce que nous faisons comme leadership, que ça soit au niveau des officiers même au niveau de ces politiciens, nous devons être caractérisés par ces qualités-là”.

Après la défaite du M23 en décembre 2013, Mamadou a été désigné aux côtés du général Lucien Bahuma pour conduire de nouvelles opérations contre les Forces démocratiques alliées (ADF) dans le territoire de Beni. Le 2 janvier 2014, le colonel Mamadou Mustafa Ndala est assassiné dans une embuscade à Ngadi, près de Mavivi à 12 km du centre ville de Beni, alors qu’il rejoignait son QG installé à Eringeti. Sa mort a été un coup dur pour l’armée et pour la population du Nord-Kivu. A Goma, après l’annonce de sa mort, des manifestations de colère avaient eu lieu. Sa mémoire continue d’être honorée par ses proches et par tous ceux qui se souviennent de son sacrifice pour son pays.

Qui est le colonel Mamadou Ndala? 

C'est à Ibambi dans le territoire de Wamba que Mamadou Mustafa Ndala voit le jour le 8 déc 1978. Il grandit dans une famille musulmane, religion qu'il pratiquera jusqu'à sa mort. Il fait ses études primaires à Ibambi, puis des études secondaires à l'institut les Aiglons d'Isiro.

Mamadou Ndala fait son entrée dans l'armée avec l’avènement de l’AFDL, en juin 1997. En 1999, on le retrouve dans les rangs du MLC de JP Bemba. Avec la réunification de l'armée, il passe tour à tour à Nyunzu, Kabalo, Kazimia, Ubwari, puis à Uvira où il est promu colonel. Il prend alors le commandement du 42e bataillon des commandos des Unités de Réaction Rapide, stationnés à Uvira. Il fait ses preuves en traquant dans les collines d'Uvira le colonel Byamungu en juin 2012. Il est ensuite envoyé à Goma où il se fait rapidement remarquer.

A Goma, il mène des offensives victorieuses contre les combattants du M23. Après avoir gagné la bataille contre le M23, le colonel Mamadou Ndala est envoyé à Beni où sévit le groupe armé ADF, connu pour de multiples exactions sur les populations civiles. Ce 2 janvier 2014, une embuscade lui sera tendue : une roquette RPG-7 frappe l'avant de son 4x4 et le colonel Mamadou Ndala et 3 de ses gardes du corps sont tués sur le coup. Il sera élevé au grade de général de brigade à titre posthume par le président Joseph Kabila.

Mamadou a été enterré le 6 janvier 2014, à Kinshasa. Il a toujours été considéré comme le héros de la guerre contre la rébellion du M23, car c’est sous son commandement que les FARDC avaient repris leurs lettres de noblesse au Nord Kivu.

Josué Mutanava, à Goma