RDC : ouverture du procès de 23 militaires des FARDC accusés de graves infractions dans le conflit contre le M23

Les juges du tribunal militaire de Kananga

Le Tribunal militaire Garnison de Butembo a ouvert, ce lundi, le procès de 23 militaires des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), accusés de diverses infractions survenues lors des hostilités opposant les FARDC à l'armée rwandaise et les rebelles du M23 dans le sud de Lubero, au Nord-Kivu.

Les audiences se tiennent en commune de Lubero, chef-lieu du territoire éponyme, situé à environ 50 kilomètres des lignes de front. Les prévenus font face à des accusations telles que dissipation de munitions de guerre, tentative de viol, vol, perte d’armes, violation des consignes et meurtre de civils. Lors de cette première audience, la justice militaire a procédé à l’identification des accusés.

Ce procès s’inscrit dans un effort continu de lutte contre l’impunité au sein des FARDC. En octobre dernier, le Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’homme (BCNUDH) a appuyé des poursuites ayant conduit à la condamnation de six personnes, dont quatre militaires des FARDC et deux membres de groupes armés, pour de graves violations du droit international humanitaire. Parmi ces condamnés, trois ont écopé de la peine de mort.

D’autres condamnations ont été recensées cette année dans l’Armée. En juillet 2024, un tribunal militaire avait également condamné 22 militaires à la peine de mort cette fois là pour fuite devant l’ennemi lors des combats contre le M23 dans la région de Lubero. Ces soldats avaient été arrêtés hors des zones de déploiement après la chute de localités stratégiques comme Kanyabayonga, Kayna et Kirumba. D'autres infractions, telles que le pillage de biens civils, notamment ceux de l’hôpital général d’Alimbongo, avaient également été retenues contre eux.