A Kinshasa comme dans le monde entier, les fêtes de fin d’année sont des moments de joie, de partage et de célébration. Mais elles peuvent aussi être synonymes de mauvaises décisions, surtout pour les adolescent.e.s. Interrogé ce lundi 30 décembre par Actualité.cd, le docteur Jean-Claude Mulunda, directeur pays de l’ONG Ipas et militant pour les droits des femmes, partage trois conseils essentiels pour profiter des fêtes tout en restant responsable.
1. “Les fêtes ne sont pas une finalité”
" Noël et le Nouvel an reviennent chaque année ", rappelle le Dr Mulunda. Il précise que si vous ne pouvez pas célébrer comme vous le souhaitez cette année, vous aurez d’autres occasions probablement l’année prochaine. Mais vouloir à tout prix fêter au-delà de vos moyens peut entraîner des choix regrettables qui affecteront votre avenir.
Le Dr Mulunda met en garde contre des comportements comme le vol chez les garçons ou le recours au « professionnalisme de sexe » chez les filles, souvent motivés par une pression sociale ou financière. “ Ces actes et ces choix pendant les périodes de fêtes peuvent conduire à des ennuis avec la justice, des maladies sexuellement transmissibles, des grossesses non désirées ou encore des avortements clandestins avec des conséquences graves sur votre santé et votre avenir ”, a-t-il dit.
2. Se mettre à l’abri de la violence
En deuxième position, Dr. Jean-Claude Mulunda souligne que les fêtes sont parfois sources de tensions et de violences, notamment dans les relations intimes. "Si un garçon se sent diminué parce qu’il ne peut pas offrir de cadeaux, cela peut provoquer des comportements violents", soutient-il.
Pour les filles, il est important de se protéger en évitant les situations dangereuses et, en cas de violence, d’avoir le courage de dénoncer les agresseurs. La dénonciation est un acte courageux qui permet de protéger d’autres personnes et de sanctionner les auteurs de ces actes.
3. Que faire en cas d’erreur ?
Pour les filles particulièrement, Dr Mulunda propose une solution. “ Si une erreur est commise, comme un rapport sexuel non protégé, il est essentiel d’agir rapidement. Trouvez par exemple la pilule d’urgence, disponible en pharmacie en RDC, à prendre dans un délai maximum de 72 heures pour éviter une grossesse non désirée. Mais attention, elle ne protège pas contre les infections sexuellement transmissibles ou le VIH. Pour cela, l’utilisation d’un préservatif reste indispensable ”, a-t-il indiqué.
En cas de grossesse non désirée, le médecin propose de consulter des prestataires de santé formés qui proposent des services sécurisés approuvés par le ministère de la Santé et l’OMS. " Un avortement sécurisé est moins risqué qu’un avortement clandestin. En conclusion, les fêtes sont faites pour célébrer, pas pour compromettre votre avenir. Profitez avec modération, faites des choix éclairés et protégez-vous toujours”.
(Re) Lire : RDC : Que pensent les parents du dialogue sur la santé sexuelle et reproductive ?
Prisca Lokale