Les présidents Félix Tshisekedi et Denis Sassou N’Guesso se sont rencontrés ce samedi 21 décembre 2024 à Brazzaville pour un tête-à-tête consacré à plusieurs sujets d’intérêt commun, notamment l’économie, le climat et la sécurité dans la sous-région. La crise sécuritaire persistante dans l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC) a occupé une place centrale dans leurs échanges.
Denis Sassou N’Guesso a exprimé son soutien aux efforts de médiation déployés par le président angolais João Lourenço dans le cadre du processus de Luanda. « Le président Sassou N’Guesso a salué les initiatives de son homologue angolais pour favoriser une solution durable à la crise dans l’Est de la RDC et a encouragé les parties à privilégier les négociations, le moyen le plus efficace pour résoudre les conflits », précise le communiqué final.
Au cours de cette rencontre, Félix Tshisekedi a également présenté un état des lieux de la situation à l’Est de son pays, tout en réaffirmant son engagement envers le processus de Luanda. Les deux chefs d’État ont par ailleurs salué l’excellence des relations bilatérales entre leurs nations et se sont félicités des conclusions issues de la 10ᵉ session ordinaire de la Commission mixte spéciale défense et sécurité, organisée du 10 au 13 novembre 2024 à Kinshasa.
Cette visite s’inscrit dans un climat marqué par l’annulation de la réunion tripartite de Luanda, initialement prévue pour le 15 décembre. Cette rencontre devait réunir la RDC, le Rwanda et l’Angola afin de progresser vers un accord sur la crise sécuritaire dans l’Est congolais. Cependant, des divergences profondes entre Kinshasa et Kigali ont mené à son report. La RDC refuse en effet d’accepter la condition posée par le Rwanda d’un dialogue direct avec le groupe rebelle M23, qu’elle qualifie de terroriste.
Pendant ce temps, la situation sur le terrain reste critique. Dans le Nord-Kivu, les rebelles du M23, soutenus selon Kinshasa par Kigali, poursuivent leurs attaques malgré l’accord de cessez-le-feu signé sous l’égide du processus de Luanda. Le gouvernement congolais campe sur sa position et exclut toute négociation directe avec les groupes armés, ce qui renforce l’impasse diplomatique.
Face à cette escalade, les partenaires internationaux, notamment les États-Unis, exhortent les parties prenantes à intensifier les efforts pour trouver une issue pacifique. Les appels se multiplient pour éviter une aggravation de la crise et exploiter les opportunités offertes par les mécanismes en cours.
Clément Muamba