Depuis l’annonce de l’annulation des contrats signés par l’entreprise CAP CONGO pour l’exploitation agro-pastorale dans la commune de Lubunga, les réactions fusent dans la ville de Kisangani.
Si certains saluent cette décision, d’autres, en revanche, expriment des inquiétudes.
Un habitant de la commune de Lubunga, ayant requis l’anonymat, a déclaré :
« Le fonctionnement de cette entreprise offre de l’emploi à plusieurs jeunes et chefs de famille. Je pense qu’il faut encourager les investissements dans nos entités pour favoriser le développement local. »
De son côté, Joseph Tokali, un autre habitant de Lubunga, soutient la mesure prise par le gouvernement central :
« La décision d’annuler ces contrats est salutaire. J’appelle le Président de la République à œuvrer pour le retour des déplacés dans leurs milieux de vie, car ils sont devenus des quémandeurs ici à Kisangani. Il faut également envisager une réconciliation entre les deux communautés en conflit foncier. »
Une mise en œuvre critiquée par certains
D’autres citoyens saluent également cette annulation mais pointent du doigt certaines contradictions. Une autorité administrative du territoire d’Opala, qui a requis l’anonymat, s’interroge sur la suite donnée à cette décision :
« Je pense qu’il est incohérent que la ministre nationale, Acacia Bandubola, annonce l’annulation des contrats de CAP CONGO alors que les activités de l’entreprise se poursuivent. Si le gouvernement a réellement décidé de cette annulation, il faut arrêter immédiatement le fonctionnement de l’entreprise, établir un protocole d’accord avec le gouvernement central, et ensuite reprendre les activités. »
Par ailleurs, un habitant de Lubunga demande au gouvernement d’obliger CAP CONGO SARL à indemniser les résidents dont les terres sont actuellement occupées par l’entreprise.
Des appels à la paix et à la justice
Face aux avis divergents, l’organisation d’une table ronde impliquant les communautés Mbole et Lengola apparaît comme une nécessité pour de nombreux habitants.
« Il faut enterrer la hache de guerre et consolider une paix durable dans la commune de Lubunga », insiste un résident de Kisangani.
Alphonse Longongo, président du Cadre de concertation des organisations de la société civile de la Tshopo, se dit satisfait de l’annulation des contrats :
« Cette décision répond aux préoccupations de la société civile. Elle permettra de réduire les tensions et de limiter les tueries dans la commune de Lubunga. Nous recommandons à la justice de faire son travail en poursuivant les auteurs des violations des droits de l’homme commises pendant le conflit. Ils doivent répondre de leurs actes. »
La décision du gouvernement central continue de diviser les habitants de Kisangani. Toutefois, tous s’accordent sur la nécessité d’un dialogue pour apaiser les tensions et garantir une paix durable dans la région.
Gabriel Makabu, à Kisangani