L’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), parti au pouvoir en République démocratique du Congo, a annoncé jeudi le lancement d’une campagne en faveur du changement de la Constitution de 2006, qu’elle juge inadaptée aux aspirations du peuple congolais.
« Comment pouvons-nous parler de l’État de droit sans toucher à la Constitution ? Est-ce que le droit du peuple est dans cette Constitution ? À partir de demain, notre campagne portera sur le changement de la Constitution. Ce n’est pas une révision », a déclaré Augustin Kabuya, secrétaire général de l’UDPS, devant les militants réunis au siège du parti à Kinshasa.
Kabuya a défendu cette démarche comme un héritage que le président Félix Tshisekedi pourrait laisser aux Congolais. « Que la population nous départage. Qu’est-ce que Félix Tshisekedi laissera de précieux aux Congolais, si ce n’est de changer cette Constitution et sortir le peuple congolais de l’esclavage », a-t-il ajouté.
Cette annonce marque un tournant dans le débat en cours autour de la Constitution, initialement présenté comme une simple révision par le camp présidentiel. Félix Tshisekedi a exprimé son intention de créer, en 2025, une commission multidisciplinaire pour étudier une éventuelle modification de la loi fondamentale.
L’opposition, regroupant des figures politiques telles que Delly Sesanga, Denis Mukwege, Martin Fayulu et Moïse Katumbi, a dénoncé ce projet comme une tentative de subversion des institutions démocratiques. Lors d’une déclaration commune, ils ont appelé les Congolais à se mobiliser pour empêcher toute modification des dispositions limitant le nombre et la durée des mandats présidentiels.
Parallèlement, la société civile a également pris position contre cette initiative. Le Forum citoyen a lancé une campagne de défense de la Constitution actuelle, estimant que toute modification viserait à permettre à Félix Tshisekedi de briguer un troisième mandat.
Face à ces critiques, le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, a appelé au dialogue et invité les opposants à participer à la commission annoncée pour exprimer leurs réserves.