Ce mardi 22 octobre 2022, la faculté des lettres et sciences humaines de l’Université Pédagogique Nationale (UPN) a vibré au rythme de la littérature avec un événement intitulé « Le plaisir de lire et d’écrire », organisé par la délégation du Centre Wallonie-Bruxelles. La rencontre a réuni une foule d’étudiants, professeurs et passionnés de lecture autour de deux figures féministes de la littérature, en l’occurrence, l’autrice congolaise Reinette Mulonda et la belge Pascale Toussaint.
C’est dans une ambiance à la fois académique et conviviale que les activités ont débuté, avec des mots de bienvenue du doyen de la faculté et un mot de circonstance de Richard Ali, directeur de la bibliothèque Wallonie-Bruxelles. Ce dernier a souligné l’importance de l’événement : « Nous avons estimé qu'il était essentiel de venir à la rencontre des étudiants, de leur apporter la lumière de la littérature, en particulier sur le thème du féminisme, sujet central dans les ouvrages de nos deux auteures invitées ».
La littérature féministe était en effet au cœur des discussions, avec des analyses critiques des œuvres de Reinette Mulonda et Pascale Toussaint, respectivement « Course contre la honte » et « Une sœur ». Le professeur Babaapu a mené une analyse approfondie du livre de Mulonda, tandis que le professeur Gubarika s’est penché sur celui de Toussaint. Les deux ouvrages, qui explorent la condition féminine, les rapports de genre et les luttes pour l’émancipation, ont suscité des débats riches et animés.
Reinette Mulonda, qui a rejoint l’estrade après les analyses critiques des professeurs, a pris la parole, décrivant ses motivations profondes de se lancer dans l’écriture de son premier roman. Elle a expliqué comment son expérience personnelle et son engagement féministe ont nourri cette œuvre, qui cherche à déconstruire les tabous autour de la honte et du silence des femmes dans sa société. Dans ses mots, elle a encouragé particulièrement les étudiantes à continuer à se battre pour les droits des femmes, car, dit-elle, « aucune société ne peut progresser sans l’égalité des genres ».
Absente lors de l’événement, le livre de Pascale Toussaint « Une sœur », quant à lui, rend hommage aux luttes des femmes pour leur autonomie, elle démontre dans cet ouvrage comment la sororité et le soutien entre femmes prennent la place centrale dans la société.
Le public, composé majoritairement d’étudiants, n’a pas manqué de faire entendre sa voix lors de la session de questions-réponses. Des échanges dynamiques ont permis aux participants de questionner les intervenants sur leur processus d’écriture et la place de la littérature dans la lutte pour l’égalité des sexes. « C'est inspirant de voir comment la littérature peut être une arme de changement social », a confié une étudiante en lettres, visiblement émue par les interventions.
Arlette Masamuna, vice-doyenne de la faculté et modératrice de l’événement, a su maintenir une fluidité dans les échanges tout en soulignant l'importance des initiatives littéraires comme celles-ci pour promouvoir une réflexion créative et critique chez les jeunes universitaires.
La délégation Wallonie-Bruxelles a également profité de l’occasion pour annoncer la poursuite de ce type d’activités dans d’autres universités de Kinshasa. Richard Ali a dans la foulée précisé : « Nous ne pouvons pas accueillir tout le monde dans nos locaux, mais nous irons vers le public. Nous continuerons avec cette démarche pour toucher le plus grand nombre d’étudiants ».
La matinée s’est achevée par un moment de convivialité autour d’un pot d’amitié, permettant aux intervenants et participants de continuer à échanger de manière informelle. Pour les 200 étudiants présents, cette rencontre restera à jamais marquée comme un moment d’inspiration littéraire, renforçant l’idée que la littérature, au-delà du simple plaisir, peut être un puissant vecteur de changement.
James M. Mutuba