RDC : « Les gouvernants et les parents doivent choisir avec soin ce qui entre dans la tête des enfants », Maud-Salomé Ekila

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Maud-Salomé Ekila, journaliste et militante

Maud-Salomé Ekila n’est pas une autrice ordinaire. Journaliste chevronnée, porte-parole d’Urgences Panafricanistes, organisation de Kembi Seba ; militante et, surtout, mère, elle est également l’autrice du livre audio pour enfants Kesho, 13 Histoires et Comptines d’Afrique, un ouvrage unique en son genre. Depuis sa sortie en 2019, Kesho a vendu plus de 4500 exemplaires à travers le monde, une performance remarquable pour une œuvre auto-éditée. Cet exploit littéraire n’est qu’un aspect de la vaste contribution de Maud-Salomé Ekila à la préservation et à la valorisation des cultures africaines, notamment à travers les yeux des enfants.

Elle a accordé une interview à Actualité.CD, où elle explique tout sur ses motivations, son inspiration, son combat et ses attentes.

ACTUALITÉ.CD : Il y a 6 ans, vous avez sorti Kesho, un livre audio pour enfants contenant 13 histoires et comptines d’Afrique. Pouvez-vous nous parler du parcours de ce livre depuis toutes ces années ?

Maud-Salomé Ekila : Dès sa sortie, Kesho a reçu un très bon accueil, chez nous, au Congo, mais de manière générale dans le monde, dans les communautés africaines et afro-descendantes, ce qui était mon principal cœur de cible. Je sais que d’autres communautés apprécient aussi beaucoup le livre. Je reçois pas mal de retours très positifs.

Aujourd’hui, j’ai vendu plus de 4500 exemplaires dans le monde, ce qui est une grande fierté pour moi puisque la majorité des livres pour enfants qui sont distribués par de grandes maisons d’édition arrivent en général à une moyenne de 3000 livres vendus par ouvrage.

Je n’ai jamais voulu être distribuée par une maison d’édition qui n’appartienne pas à des Afro-descendants, et comme il en existait peu qui pouvaient constituer une véritable plus-value pour moi, j’ai préféré tout faire moi-même, en auto-édition. Ce n’est pas simple, surtout que je travaille beaucoup, mais je parviens quand même à vendre mes livres aux quatre coins du monde. J’aimerais pouvoir y consacrer plus de temps, mais pour le moment, je n'en ai pas la possibilité.

J’ai mis un an pour tout terminer : écrire les histoires, mais aussi travailler avec le dessinateur Alain Kojele, sorti des Beaux-Arts de Kinshasa. Mais le travail le plus long, c'était la partie audio. Il a fallu trouver des artistes, des personnalités, pour poser leur voix, et j’ai travaillé avec deux producteurs incroyables, notre Djizzo Balume national et le Burkinabé Pawentaoré.

Les chansons sont en kiswahili, en lari, en bambara du Mali, en wolof, en lingala, en kirundi…, mais les versions des textes sont disponibles pour le moment en français et en anglais. Énormément d’artistes et de personnalités m’ont fait la grâce de participer à mon projet : Ilyasah Shabazz, la fille de Malcolm X, Djimon Hounsou, Thandiwe Newton, Gary Dourdan, Angélique Kidjo, Khadja Nin, Teddy Riley, Youssoupha, Claudy Siar, Mohombi, Innoss B, Eddie Kadi, Young Paris, GAN,…

Je travaille, quand j’en ai le temps, sur le tome 2 ainsi que sur la version du tome 1 en lingala. J’ai aussi réalisé deux dessins animés musicaux dont les histoires sont extraites du livre, Maïko et Ban’a Mayi, que vous pouvez retrouver sur la page YouTube de Kesho en version lingala, kiswahili, française et anglaise. C’est une superbe aventure !

De quoi êtes-vous partie pour en arriver à une telle inspiration ? Être mère a-t-elle influencé votre démarche dans la création de Kesho ?

Absolument ! Lorsque j’étais enceinte de mon premier enfant, Maïko, j’ai fait le constat qu’il existait peu de livres pour enfants dans lesquels nos enfants, Africains, Afro-descendants, étaient représentés. Dans le peu de livres que je trouvais, les personnages africains étaient souvent illustrés avec des vêtements abîmés, sans chaussures, et ils étaient souvent dans la jungle, dans la forêt, dans la savane avec des lions… Bref, ce genre de clichés sur nous que l’on retrouve en Occident ou plus largement hors du continent.

Le pire était également de ne pas trouver assez d’auteurs noirs pour avoir des histoires qui parlaient de nous. Vous verrez d’ailleurs que cela se vérifie aussi pour la majorité des ouvrages historiques, géopolitiques ou culturels sur l’Afrique. Quand on analyse les ouvrages des auteurs blancs qui réalisent des livres pour enfants qui se passent en Afrique, on comprend que c’est leur représentation d’un imaginaire qui plaît aux familles non-africaines. Et cela se fait d’une façon consciente ou inconsciente.

Faites le test ! Il suffit de taper les mots « Afrique » et « enfant » l’un à côté de l’autre dans un moteur de recherche, les images qui en sortent sont souvent des clichés bien ancrés dans l’inconscient collectif occidental, asiatique ou autre. On était en 2014. À cette époque-là, il n’y avait pas encore toute la mouvance actuelle, qui me rend si heureuse et qui a produit davantage d’auteurs noirs à travers le monde.

Pour ceux qui ne l’ont pas lu, quel message faites-vous passer dans ce livre en résumé ? En quoi les thèmes abordés dans les 13 histoires et comptines d’Afrique sont-ils pertinents aujourd’hui ?

C’est un livre qui permet aux parents d’aborder certains sujets historiques avec leurs enfants, mais aussi des sujets de société qui imposent le débat de la tolérance, par exemple avec l’histoire des fillettes triplées Ban’a Mayi, dont l’une des trois est atteinte d’albinisme.

Le livre aborde les questions de solidarité, de partage, parle de spiritualités africaines, de la déportation des Africains à l’époque de l’esclavagisme lié au commerce triangulaire, mais tout cela, avec des mots adaptés aux enfants. Cela produira forcément un échange avec les parents. Il y a également une histoire sur le travail du Docteur Mukwege, qui permet aux parents d’expliquer le génocide des Congolais, qui frappe notre pays depuis près de 30 ans.

En quoi ce projet permet-il de connecter les enfants africains d’aujourd’hui avec leur culture et leurs racines ?

J’ai voulu couvrir plusieurs pays du continent, parce qu’il est crucial que nous comprenions et que nous inculquions à nos enfants dès le plus jeune âge que c’est dans l'unité de nos peuples du continent que nous pourrons retrouver la dignité que nous avons perdue dans les années sombres de notre histoire, et que c’est un combat qu’il faut mener tous ensemble. Montrer les beautés et les diversités culturelles des autres pays du continent, les autres langues, c'est la pierre angulaire de Kesho.

Vous venez tout juste de publier Ban’a Mayi, le deuxième dessin animé musical extrait de votre livre audio. Pourquoi avoir choisi de dédier ces livres aux enfants ?

Faire un dessin animé, ça coûte très cher. J’ai donc décidé de transformer uniquement trois histoires du livre sur les treize en dessin animé musical. J’ai choisi des histoires dont les textes poussent à la réflexion, rendent hommage à des résistants, déposent une graine dans la tête de nos enfants.

On ne s'en rend pas toujours compte, mais les dessins animés ont toujours été également un outil de propagande, parfois très néfaste pour les enfants. Cela influence leur vision du monde, de l’Histoire, d’eux-mêmes, leur perception de ce qui est bien ou mal. Il y a des exemples très concrets : tout comme pour les films américains, dans lesquels on a dépeint une image du cowboy et de l’« Indien » très rabaissante pour les peuples natifs d'Amérique. Dans l’imaginaire collectif de l’enfant, il vaut mieux être un cowboy que ce natif américain, présenté comme un sauvage qui tire des flèches sur les gentils cowboys. Et personne ne mentionne le génocide produit sur cette population, qui était pourtant présente sur le sol américain bien avant que les Européens n’arrivent.

Imaginez-vous qu’avec si peu de représentation positive, nos enfants grandissent avec une image négative d’eux-mêmes. La fillette kinoise, avec toutes les affiches de produits éclaircissants qui l’entourent à Kinshasa, est persuadée qu’il faut s’éclaircir la peau pour être belle et avoir des cheveux lisses. Les enfants kinois grandissent en pensant qu'être un politicien, c’est conduire de grosses voitures, avoir des costumes chers et des montres de luxe, posséder plein de biens et multiplier les conquêtes… Mais certainement pas être quelqu’un qui prend soin de la cité et des citoyens.

Ce sont ces mauvais exemples qu’ils voient autour d’eux et qu’ils entendent dans la société qui influenceront ce qu’ils deviendront plus tard.

Si dans les cours d’Histoire, on mettait plus en valeur les figures résistantes du Royaume Kongo, des peuples bantous, des résistants afro-descendants en général qui étaient mis à l'honneur, il est certain qu’avec d’autres modèles, on produirait plus d’adultes qui auraient en eux ce désir de se battre contre des situations d’injustice, contre le génocide que nous vivons depuis près de 30 ans au Congo, contre la misère sociale et la disparition de nos identités et de notre patrimoine intellectuel.

Les gouvernants ET les parents (surtout quand l'État ne fait pas correctement son travail) doivent choisir avec soin ce qui entre dans la tête de leurs enfants, parce que c’est eux qui feront des choix et poseront des actes demain pour notre Nation et donc pour notre continent.

C’est une question cruciale !

Quels avantages voyez-vous dans les livres audio ?

J’avais beaucoup écouté quand j’étais petite les livres accompagnés d’un disque dans lequel on pouvait écouter les histoires du livre racontées par les auteurs. C’était super !

Je me disais qu’il fallait vraiment que mes enfants puissent aussi avoir ce genre d’ouvrage, mais avec nos comptines africaines, comme le très célèbre Bebe Muke en lingala, mais aussi Katoto Lala en kiswahili, ou Ayo Nene en wolof, accompagnant une belle histoire.

En fait, cette formule permet aux enfants de grandir avec le livre. Les nourrissons peuvent s’endormir avec les chansons dont certaines sont vraiment conçues pour permettre le coucher. Les plus grands de 2 à 5 ans peuvent écouter les histoires et regarder les images du livre en même temps et, à partir de 5 ans, ils peuvent lire et écouter en même temps.

Faites le test avec vos bébés et vos enfants, les titres de Kesho, 13 Histoires et Comptines d’Afrique sont disponibles sur toutes les plateformes de musique (Spotify, Apple Music…).

Le son et la musique sont présents dans votre livre audio. En quoi ces éléments renforcent-ils le message des histoires et des comptines que vous racontez ?

Une histoire bien racontée attire l’attention. Les intonations, les bruits sonores derrière les voix, ça rend le livre vivant et les enfants ont tendance à beaucoup aimer et à être davantage intéressés et concentrés.

Six ans après la sortie de Kesho et plus de 4500 exemplaires vendus, je peux vous dire que les retours que j’ai par centaines sont incroyablement touchants. Des enfants sénégalais chantent en lingala, des enfants congolais ou martiniquais chantent en bambara du Mali ou en wolof… À nouveau, cette notion d’unité africaine a une place prépondérante dans ma démarche.

Comment pensez-vous le rôle des parents dans la transmission des traditions et de la culture africaine aux nouvelles générations ?

Les parents, les oncles, les tantes, les grands-parents sont des personnes cruciales dans le développement des enfants. Ils vont leur donner de la confiance en eux jusqu'à l'âge adulte, mais aussi la fierté d’être Africains, de valoriser nos identités et nos cultures, de nous aimer tels que nous sommes.

Beaucoup de parents ont eux-mêmes un grand travail à faire sur eux-mêmes et sont complexés. Il suffit de voir combien d’adultes dans nos pays se défrisent encore les cheveux, s’éclaircissent la peau ou vouent un culte à l'Occident, en qui ils voient le modèle parfait de développement.

Certains parents ne prennent pas le temps, ne maîtrisent pas ou ne trouvent tout simplement pas les bons mots ou les bons supports pour connecter leurs enfants à nos traditions. Revient alors à l’enfant de faire tout ce travail en étant adulte. C’est forcément plus compliqué de ne se découvrir qu’en tant qu’adulte et donc de se « créer » seul. Pourtant, tant que nous ne nous connectons pas à nos traditions, nous ressentons une forme de manque.

Quel message passez-vous aux Africains et particulièrement aux parents des enfants pour qui votre livre audio est destiné ? Quel message Maude-Salomé Ekila espère-t-elle transmettre aux Africains et Afro-descendants à travers ses œuvres et son engagement militant ?

Je suis militante. Je me suis engagée très tôt, alors que je n’avais pas encore 14 ans, et rapidement, j’ai donné une place prépondérante au panafricanisme comme solution pour les différentes crises que nous vivons sur le continent. Aujourd'hui, à 40 ans, plus que jamais, c’est une idéologie qui me paraît la plus pertinente pour nous reconstruire après des centaines d'années de destruction identitaire, mentale et physique. Alors clairement, je le dis, ce livre pour enfants a pour but de les ouvrir à ces questions d’unité.

Dans tout ce que je fais, que ce soit en tant que journaliste, autrice pour enfants et bien entendu en tant que militante d’une organisation citoyenne dans laquelle nous poussons la réflexion sur le politique, dans le sens de l’organisation de la cité, je m’efforce toujours de pousser à la réflexion et de pousser les gens à se lever.

Quelle place occupe la question de l’identité africaine dans le travail de Maude-Salomé Ekila et dans Kesho ?

Avec le besoin de développer dès le plus jeune âge une idéologie de la résistance et de l’autodétermination dans ce monde si inégalitaire, la question de l’identité africaine est également le socle principal de ma démarche avec ce livre audio.

Si nous n’avons pas ces trois choses, nous, Congolais, allons disparaître. C’est cette capacité de résistance, censée être un instinct primaire chez toutes les espèces, qui nous fait beaucoup défaut aujourd'hui… Les vagues violentes de colonisation et d’esclavagisme ont mis beaucoup de nos peuples dans une forme de mutisme et d’acceptation de ces horreurs que nous devons absolument combattre. Ce sont des traumatismes vécus qui enferment aujourd'hui beaucoup d’entre nous, de façon transgénérationnelle et génétique, et qui nous donnent une propension à accepter l’intolérable, à nous résigner comme si ce que nous vivons est normal.

Notre identité, c’est quelque chose qui nous définit, et Youssoupha le disait justement lors de la première commémoration publique des victimes du GenoCost en 2022 : « Notre mémoire, c’est notre identité. » Si nous ne connaissons pas notre Histoire, si nous n’avons pas de mémoire historique, alors nous sommes des êtres perdus pour construire l’avenir. Le titre du livre, Kesho, qui veut dire « à demain », « demain », mais aussi « le futur », renvoie aussi à ce qui m’a motivé à réaliser ce projet.

Pensez-vous que l’Afrique pourrait retrouver son identité d’antan ?

Je dirais plutôt « ses identités ».

Ce sera compliqué de tout retrouver, parce que l’un des premiers actes des colons arrivés sur nos terres était aussi de faire disparaître nos écrits et de travailler à notre aliénation mentale.

On dit souvent, à tort, que nous sommes des peuples de traditions uniquement orales. C’est d’une grande fausseté. Le grand nombre d’écritures africaines, rien que bantoues par exemple, nous permet de comprendre que, pour nous soumettre, il a été primordial d’effacer toutes les traces de notre raffinement, de notre savoir, comme nos écritures, de notre grandeur, de nos civilisations, de nos spiritualités, surtout.

Jusqu’aujourd'hui, il est, par exemple, encore inconcevable pour la majorité des Africains de se questionner sur le fondement même de la religion qu’ils pratiquent, héritée pourtant dans la violence et le sang par les puissances coloniales.

Néanmoins, nous sommes dans une nouvelle ère, et le travail de terrain commencé par de nombreux militants ou leaders indépendantistes, comme Thomas Sankara ou, plus récemment, depuis un peu avant les années 2000, avec Kemi Seba, a permis de faire émerger cette fierté africaine.

Les mouvements révolutionnaires souverainistes dans les pays de l’AES marquent aussi cette rupture institutionnelle ET réelle avec les puissances coloniales qui, même si c’est sous une autre forme, continuent de contrôler économiquement, de piller les ressources et d’utiliser notre continent comme un lieu hautement stratégique pour leurs intérêts militaires, géographiques et financiers.

Retrouver notre identité, et donc toutes nos coutumes, notre savoir, nos traditions, nos rituels de beauté, notre patrimoine culturel et de résistance, notre Histoire… peut s’avérer difficile, mais quelque part, en nous, les ancêtres laissent souvent ce chemin pour nous redécouvrir.

Il faut parler aux anciens tant qu’ils sont encore là. Les filmer, les enregistrer, les écouter, retranscrire leurs témoignages.

Vous consacrez votre temps à lutter pour le respect des droits humains. Est-ce que votre lutte porte-t-elle les fruits que vous espériez ?

Le combat est très dur chez nous. Et c’est en raison de notre position sur le continent et surtout de notre potentiel minéral. Le Congo est tellement stratégique pour les puissances néocoloniales que tout est organisé pour que nous ne puissions pas nous défaire de nos chaînes, qu’elles soient mentales ou économiques.

Des groupes armés sont formés, les différents pouvoirs qui se succèdent chez nous sont tous à la solde d’un système mondial d’oppression et obéissent parfois sans en prendre conscience aux injonctions des ennemis du peuple congolais.

Nous sommes victimes de nos richesses naturelles, en proie à toutes les convoitises.

Pour les militants de la société civile, ceux qui ont pris le chemin d’une lutte pour la souveraineté, qui tentent au maximum de s'éloigner de la manipulation du soft power des organisations internationales, on sait que le combat est encore long et qu’il continuera à être très dur.

J’ai été contrainte de quitter le pays après une rafle de militants en février dernier, alors que nous étions en train de dénoncer l'occupation de la ville de Bunagana depuis 600 jours. Depuis, plusieurs militants ont été enlevés, torturés dans les cachots de l’ANR, comme récemment avec notre coordinateur national, Fortifi Lushima. Des opposants et des militants sont en prison ou en exil.

Le pouvoir devrait se préoccuper de la sécurité de nos concitoyens au lieu d'arrêter les voix qui se lèvent contre l'impunité, contre le génocide et contre les scandaleux vols des deniers publics.

Nous avons des dirigeants sans conscience qui acceptent tout et n’importe quoi, du moment qu’ils peuvent manger dans les caisses de l'État et faire des coops.

Alors que nous devons construire nos propres usines, fixer nos prix et nos règles, organiser la production et l’extraction de nos ressources afin que les fruits permettent le développement de notre pays, nous stagnons dans une misère scandaleuse.

Même de l’eau et de l'électricité, que nous pourrions produire massivement pour le continent entier, tellement notre force hydraulique et notre environnement abondent de potentiel, nous n’en sommes pratiquement pas desservis.

Nous devrions être les premiers dans la recherche scientifique, étant le cœur des civilisations mathématiques et physiques. Nous devons devenir leaders de l'industrie de la musique et de l’art, tellement nous avons des artistes dont le talent inspire le monde entier.

Nous avons toutes les possibilités, mais nous sommes gouvernés par des personnes parfois sans foi ni loi, jouissant de l'impunité la plus totale, et qui n’ont aucune autre vision que de garder le pouvoir avec des discours, des promesses, du populisme…

Ce combat, pour le Congo et pour toute l’Afrique, nous le continuerons sans nous essouffler. C’est une mission de vie, et c’est un devoir pour les générations qui nous suivent.

Un mot de la fin ?

Levez-vous ! N’ayez pas de prix, peu importe la situation ! Soyez déterminés, et pour ceux qui ne le font pas encore, engagez-vous dans ce combat pour notre libération, qui prendra encore plusieurs générations, et que nous ne devons pas léguer lâchement aux générations qui suivent.

Propos recueillis par James M. Mutuba