Coup d'État manqué : Acquittement des propriétaires de l'auberge Chez Momo, l'avocat se réjouit de "l'innocence reconnue"

Prononcé dans l'affaire coup d'Etat manqué, le 13 septembre 2024
Prononcé dans l'affaire coup d'Etat manqué, le 13 septembre 2024

Ephraim Mugangu Ndhirhuhirwa et Luwungu Mata Maguy, propriétaires de l'auberge Momo 19, ainsi que leurs employés (Luyindula Yongo Ange, Lukubu Mukela Judith, Avio Nkunda René et Mbayo Mangaza Adolphe) figurent parmi les 14 personnes acquittées par le Tribunal militaire de garnison de Kinshasa/Gombe dans l'affaire de la tentative de coup d'État et de l'attaque de la résidence de Vital Kamerhe, actuel président de l'Assemblée nationale.

Dans son jugement, cette juridiction militaire a déclaré n'avoir trouvé aucun lien entre les propriétaires de cet établissement, qui a servi de logement à la bande de Christian Malanga, et les assaillants de la tentative de coup d'État. Le tribunal a ainsi ordonné leur acquittement et leur libération immédiate.

"C'est une grande satisfaction pour nous, la défense. Nous estimons que justice a été rendue de manière équitable. J'ai confiance en notre justice. Il est temps d'arrêter de la stigmatiser. En tant qu'acteur judiciaire, j'étais convaincu que l'innocence de mes clients était évidente et, en fin de compte, justice leur a été rendue", a déclaré avec soulagement Maître Théodore Mukendi, avocat des prévenus de l'hôtel Momo 19.

Interrogé sur la capacité des prévenus condamnés aux dommages-intérêts à payer les montants alloués, Maître Mukendi a précisé : "C'est un devoir. Lorsque vous êtes condamné à des dommages-intérêts, on vous accorde un délai pour vous exécuter, faute de quoi des sanctions supplémentaires peuvent être prises. De toute façon, ils ont obtenu quelque chose, et je pense que cela aurait pu être plus. Mais Dieu merci, ils ont quand même obtenu gain de cause, et nous saluons la décision du tribunal."

Le Tribunal militaire de garnison de Kinshasa/Gombe a rendu, le vendredi 13 septembre 2024, son jugement dans l'affaire du coup d'État manqué et de l'attaque de la résidence de Vital Kamerhe. 37 prévenus ont été condamnés à la peine de mort pour association de malfaiteurs, attentat et terrorisme. Parmi eux figurent Marcel Malanga, fils de Christian Malanga, Tyler Christian Thomson, Zalman Pollum Benjamin, et Nkele Mbuela Ruffin. L'expert militaire Jean-Jacques Wondo a également été condamné à la peine de mort pour association de malfaiteurs et attentat. Certains des condamnés ont écopé de 20 ans de servitude pénale pour détention illégale d'armes de guerre.

Une dizaine de personnes, 13 au total, ont été acquittées, les faits d'association de malfaiteurs, de terrorisme et de financement du terrorisme n'ayant pas été prouvés. Parmi elles figurent les prévenus dits de "l’hôtel Chez Momo", notamment la propriétaire de l’établissement, Mata Maguy, son mari Ephraïm Mugangu, ainsi que leurs employés, Judith Mukela Mukubu et Mbayo Adolphe. Les convoyeurs et chauffeurs des bus ayant transporté les prévenus, ainsi que la nettoyeuse du Palais de la Nation, Mbemba Ndona Mado, font également partie des acquittés. Quant au prévenu Tikimo, il a bénéficié de circonstances atténuantes et a été déclaré non coupable.

Le procès pour le coup d’État manqué du 19 mai 2024 s’était ouvert le vendredi 7 juin 2024. Sur les 53 personnes citées, 51 ont comparu devant la juridiction militaire. Le ministère public et le tribunal ont constaté le décès de deux prévenus, Christian Malanga et Aboubakar, tués le jour de l’attaque. L’extinction de l’action publique a été déclarée pour ces deux prévenus.

Clément MUAMBA