Maï Ndombe : à Mbomo, la population passe deux jours dans la forêt suite à des coups de feu

Vue aérienne du village Isongo, situé à plus de 60 kilomètres de la ville d'Inongo dans le Maï-Ndombe
Vue aérienne du village Isongo, situé à plus de 60 kilomètres de la ville d'Inongo dans le Maï-Ndombe

Un mouvement de panique s'observe depuis deux jours au village Mbomo, dans le territoire de Bolobo, dans la province de Maï-Ndombe.

La population est en fuite dans la forêt après la descente des militaires, intervenue sur plainte d'un habitant pour des imputations dommageables la nuit de vendredi. Des coups de feu ont été entendus et trois personnes arrêtées.

Cette situation a occasionné la fuite de tous les habitants, épris de peur. Le chef de localité, Moba Lebale, qui confirme la nouvelle, s'active dans la sensibilisation pour le retour de la population.

En revanche, le défenseur des droits humains et notable de la région, Me Eric Bentobwi, déplore des arrestations hors des heures légales et des actes de torture commis sur les habitants. Il invite les autorités provinciales à intervenir rapidement pour sanctionner les auteurs de ces actes.

" Avec tous ces coups de feu la nuit, les gens ont pris fuite et sont dans la forêt, et le village est paralysé. Même une femme qui a voulu suivre son mari samedi matin a été arrêtée et torturée sur place à Mbomo. Le territoire de Bolobo n'est pas en état de siège. Mais les militaires arrêtent la nuit sans document. Les droits humains sont bafoués. Non seulement il faut aussi payer à des barrières qu'ils ont érigées, mais vous êtes également torturé si vous ne payez pas. À 22h30, sans mandat de perquisition, la population est dans la forêt. Nous demandons aux autorités de s'en charger et de punir ces militaires", a déclaré Me Eric Bentobwi, notable, avocat et défenseur des droits humains.

Selon le chef de la localité, à l'intérieur du pays, les coups d'armes exercent une pression morale qui engendre la peur chez les habitants. Ces derniers ont fréquemment peur des policiers comme des militaires, raison pour laquelle ils se réfugient souvent en forêt.

Jonathan Mesa