Caricature : Sarah Ebabi entre des photos de fiançailles et une faute militaire

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Caricature Kash/ACTUALITE.CD

Dans le camp militaire de Kokolo, à Kinshasa, s’est tenu un procès très médiatisé opposant l’adjudante Béanche Ebabi Bongoma Koli à la justice militaire. Cette dernière était accusée d’avoir enfreint un télégramme du chef d’état-major interdisant la diffusion d’images de militaires en uniforme sur les réseaux sociaux. En cause, une série de photos de fiançailles prises en tenue militaire avec son fiancé, clichés devenus viraux sur internet et jugés attentatoires à l’image des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC).

Lors de l’audience, la prévenue a reconnu avoir posé pour cette séance photo, mais a nié être à l’origine de leur publication. Selon elle, le studio photo de Matonge, où les clichés ont été réalisés, aurait diffusé les images sans son accord. Sa défense, menée par le sous-lieutenant Alpha Anangame, a insisté sur la nécessité d’entendre le photographe, présenté comme le véritable responsable de la fuite, afin de démontrer la bonne foi de l’adjudante.

L’affaire, jugée en flagrance, a pris une dimension symbolique au sein de l’armée. Les juges ont rappelé la portée disciplinaire du télégramme de 2021, qui interdit toute atteinte à la dignité et à la crédibilité des FARDC. Au-delà du cas individuel de Béanche Ebabi, ce procès se voulait un message de fermeté dans un contexte où la prolifération des réseaux sociaux expose l’institution militaire à de nouveaux risques d’image et de confidentialité.

Finalement, le tribunal militaire de garnison de Kinshasa/Gombe a rendu son verdict le 29 octobre dernier. L’adjudante a été condamnée à douze mois de servitude pénale avec sursis.