Troisième jour de grève des congolais travaillant dans les maisons de commerce des ressortissants chinois et indo-pakistanais à Kinshasa. Ils réclament entre autres, l'actualisation de leur salaire au taux du jour, son augmentation, la suppression de la sous-traitance, ainsi que le respect des heures de service, car le temps supplémentaire n’est pas rémunéré. Ce mercredi, ces travailleurs se sont rassemblés au grand marché “Zando” sous la houlette des responsables de leur syndicat afin d’exprimer leur détermination à faire entendre leur voix. Ils ont même reçu une délégation de l'hôtel de ville.
À la tête de la délégation, Jésus Noël Sheke, ministre provincial de l'emploi, accompagné des ministres des transports et de l'intérieur et sécurité, ainsi qu'un échantillon des députés de Kinshasa. Devant une marée humaine composée des grévistes en colère, ces émissaires de l'hôtel de ville ont d'abord reconnu leurs quatre revendications avant de projeter une rencontre avec leurs employeurs, lundi prochain, afin de tabler sur les questions qui fâchent.
« Vous avez énuméré quatre revendications dans votre mémo que nous avons reçu. Mais au-delà de ça, le gouverneur en a ajouté une, à savoir les conditions de travail, c'est-à-dire la question de contrat de travail, les installations hygiéniques pour s'assurer de la bonne santé des travailleurs, l'état des dépôts et tout ce qui a trait aux employés. Avant qu'on aille au conseil national de travail devant revoir la question du SMIC comme le veut le premier ministre, nous, nous efforcerons d'obtenir de vos employeurs la correction du reste de la somme par rapport au taux du dollar actuel», a rassuré Jésus Noël Sheke devant ces travailleurs.
En outre, cette délégation du gouvernement provincial s'est penchée sur la question des frais de transport, que ces travailleurs perçoivent d'après l'ancien barème fixé par les gouverneurs précédents. Elle a aussi insisté sur la problématique de la sous-traitance qui énerve ces travailleurs.
Selon Sheke, ce lundi 16 septembre, tous les employeurs chinois, indo-libanais seront reçus par le gouverneur en vue de recevoir une ligne de conduite à suivre, conformément à la circulaire prise par le ministre national du travail, ainsi que du protocole d'accord que les travailleurs avaient signé en âme et conscience. À l'issue de cette réunion, précise le ministre provincial d'emploi, un acte d'engagement sera signé et par les employeurs et par les employés, et que ces deux parties sont appelées à respecter. En attendant, les maisons de commerce des chinois et indo-pakistanais se trouvant au grand marché et ses environs restent fermées, à l’exception des supermarchés.
Samyr LUKOMBO