L'actualité sociopolitique congolaise est marquée depuis quelques semaines par des appels répétés au dialogue entre acteurs politiques en vue de renforcer la cohésion nationale face à l'agression rwandaise, perpétrée par ses supplétifs du M23-RDF-AFC. Plusieurs personnalités ont appelé à ce dialogue, qui devrait, selon elles, être encadré par des leaders religieux, notamment les évêques de l'Église catholique ou d'autres confessions religieuses.
Bien que ces appels n'aient pas encore trouvé un écho favorable auprès des autorités actuelles, certaines confessions religieuses, telles que l'Église du Christ au Congo (ECC), ont exprimé leur volonté d'offrir leurs bons offices pour réunir les Congolais du pouvoir, de l'opposition et de la société civile autour d'une table afin de discuter des questions de réconciliation, de cohésion nationale, de sécurité et de paix en République démocratique du Congo (RDC).
« Si l'ECC, qui a toujours prôné ce dialogue entre les filles et les fils de notre pays, était sollicitée pour une médiation, soyez assurés qu'elle accepterait humblement cette tâche délicate. L'ECC est consciente qu'elle ne travaillera pas seule. Elle accomplira cette mission avec les autres Congolais, qu'ils soient pasteurs ou non, ainsi qu'avec les acteurs politiques et la société civile, dans le but de donner un nouveau départ à un Congo réconcilié », a déclaré le Pasteur Maurice Mondengo, Directeur de Cabinet adjoint du Président national de l'ECC et responsable de la communication de cette confession religieuse, dans une note parvenue à ACTUALITE.CD ce dimanche 1er septembre 2024.
Lors de sa deuxième intervention médiatique après une longue période de silence observée par l'Église protestante, justifiée par une « lecture approfondie de la situation sociopolitique post-électorale », le Pasteur Mondengo a rappelé que, « depuis 2018, l'ECC, par la voix de son Président national, le Rév. Dr. André-Gédéon Bokundoa-bo-Likabe, n'a cessé d'appeler les autorités congolaises à accepter un dialogue pour aborder les problèmes majeurs qui entravent la paix, le développement et surtout la cohésion nationale. Depuis le Président Kabila jusqu'à aujourd'hui, aucun pas n'a été franchi dans cette direction. Le 30 juin dernier, cet appel a été réitéré au Président Félix-Antoine Tshisekedi, qui, seul, doit reconnaître l'urgence et la nécessité de ce dialogue national ».
Face à la guerre d’agression que subit la RDC, « l’ECC a toujours condamné cette guerre injuste, motivée par la convoitise des ressources minières et qui décime chaque jour notre peuple. Nous prions pour le Congo tout en exhortant le Gouvernement à prendre toutes les mesures nécessaires pour que cette situation cesse. Notre peuple souffre terriblement et aspire à des actions concrètes qui apporteront un véritable changement dans ses conditions de vie », a insisté le Pasteur Mondengo.
Cette initiative divise cependant la classe politique congolaise. Si certains cherchent à mieux comprendre les termes de référence et la finalité des discussions, d'autres, comme la plateforme ACRN qui soutenait la candidature de Denis Mukwege à la dernière présidentielle, se disent favorables à l’idée. L'ACRN appelle à la convocation d'un dialogue sous l'égide des évêques de la Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO), conformément au plan de paix proposé par Mukwege.
Depuis les États-Unis, Martin Fayulu, président du parti Engagement pour la Citoyenneté et le Développement (ECIDé), a également plaidé pour un dialogue entre la classe politique congolaise sous la médiation des chefs religieux, afin de renforcer la cohésion nationale et soutenir l’intégrité territoriale du pays.
Clément MUAMBA