Lutte contre la vie chère: le Réseau Toile d'araignée appelle le Gouvernement à renoncer à la suppression de taxe sur l'importation de produits de première nécessité notamment l'huile de palme

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Jérôme Sekana Pene-Papa, Coordonnateur du Réseau Toile d'araignée

M. Jérôme Sekana Pene-Papa, Coordinateur du réseau des journalistes économiques “Toile d'araigné” demande au gouvernement Suminwa de renoncer au projet de suppression des taxes sur l'importation des produits agroalimentaires de première nécessité comme le manioc, le riz et surtout l'huile de palme. 

Pour lui et son réseau des journalistes, cette mesure aura pour l'impact le chômage des milliers des congolais et la faillite assurée des producteurs locaux ( PalmCo, PHC, Marsavco etc.) qui doivent faire face à la concurrence des importations des produits vendus à un vil prix.

Jérôme Sekana estime que le Gouvernement devrait privilégier la subvention des productions agroalimentaires locales afin de créer des emplois et atteindre l'autosuffisance alimentaire des congolais. 

La filière huile de palme en RDC, par exemple, représente 40% de la production agro-industrielle du pays soit plus de 450 000 tonnes l'an avec plus de 500.000 emplois directement et indirectement créés. D'où son appel à retirer l'huile de palme de liste d'importation. 

“ En favorisant les importations, on privilégie les producteurs étrangers, notamment de Malaisie, Indonésie, Thaïlande, et Inde, au détriment des producteurs locaux. Cette politique pourrait appauvrir davantage le pays en freinant l'émergence économique et en intensifiant la pauvreté dans les régions rurales. Pour éviter cela, l'autosuffisance alimentaire doit rester une priorité nationale, soutenue par des politiques cohérentes et orientées vers la production locale.”, a-t-il analysé au cours d’un point de presse tenu ce samedi 31 septembre 2024 à Kinshasa. 

“L'autosuffisance alimentaire doit rester une priorité nationale, et les politiques doivent être cohérentes avec cet objectif pour assurer un développement économique durable pour tous les Congolais.Les acteurs du secteur de l'huile de palme exhortent le gouvernement et les décideurs à reconsidérer cette approche afin de garantir un avenir plus prospère et autosuffisant pour la RDC”, a-t-il ajouté.

À ce jour, la République démocratique du Congo dépense plus de 3 milliards de dollars américains pour importer des produits alimentaires alors que le secteur de l'agriculture ne bénéficie que à peu près de 15% du budget national soit 4 855,6 milliards de francs congolais ( 1,940 milliard de dollars), selon les prévisions budgétaires 2024.

Pourtant, Avec ses 80 millions d’hectares de terres arables, 4 millions de terres irrigables et sa végétation qui peut supporter un élevage d’environ 40 millions de têtes de gros bétail ainsi que sa densité halieutique estimée à 700 000 tonnes de poisson par an, la RDC est capable de nourrir environ 2 milliards de personnes au monde.

C’est pour cette raison que Jérôme Sakena estime que , pour que le sol prenne le dessus sur le sous-sol comme le souhaite le programme du Chef de l'État Félix Tshisekedi, il faut qu'une bonne partie du budget national soit versé dans l'agriculture en subventionnant les producteurs locaux et en améliorant les routes de desserte agricoles ainsi que les moyens logistiques.

“Il n'est pas recommandable de continuer à prioriser les importations alimentaires. Importer les produits alimentaires en RDC c'est étouffer la poule aux œufs d'or. Quel  gâchis !”, s'est-il étonné. 

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