Le FCC indigné de la détérioration "sans précédent" de la sécurité au pays accuse l’ANR et l’ex-DEMIAP d’être devenus des services propagateurs d’insécurité

Les cadres du FCC
Illustration. Les cadres du FCC lors d'une conférence de presse/Ph. ACTUALITE.CD

Après une période de silence, le Front Commun pour le Congo (FCC) a décidé de s'exprimer sur les différents sujets d'actualité en République Démocratique du Congo. Dans un communiqué rendu public ce jeudi 29 août 2024, le FCC dit constater avec "forte indignation" la détérioration sans précédent de la situation sécuritaire en République Démocratique du Congo en général, et plus particulièrement dans les provinces sous administration militaire, Nord-Kivu et Ituri, ainsi que dans la province du Maï-Ndombe, la ville de Kinshasa et sa périphérie.

Le FCC condamne également avec "véhémence" les récentes tueries de masse à Kilwa (Haut-Katanga) et à Kolwezi (Lualaba), qui d’après le communiqué, étaient planifiées et perpétrées par des éléments d’une branche des Forces de Défense et de Sécurité qui dépendent directement de la Présidence de la République.

"Il exige qu'une enquête indépendante soit diligentée de toute urgence pour en déterminer les auteurs, co-auteurs et donneurs d’ordre, et qu'un procès public et équitable soit organisé, afin que ces derniers soient dûment sanctionnés. Ces actes ignobles, qui ne cessent de se répéter depuis la tuerie des sympathisants des Bakata Katanga à Lubumbashi il y a trois ans, et de celle, à Goma en 2023, de plusieurs dizaines d’adeptes d’une secte religieuse dénommée « Wazalendo », macabre prouesse, dans un cas comme dans l’autre, des éléments de la Garde Républicaine à ce jour impunis, parce que bénéficiant de la protection des autorités en place, constituent des crimes contre l'humanité. Ils ne peuvent pas demeurer, et ils ne demeureront pas impunis", dénonce le FCC, plateforme politique chère à Joseph Kabila.

Le FCC s’indigne également du silence assourdissant du gouvernement face à ces actes de barbarie répétés, et de l’absence de toute action répressive susceptible d’en décourager la récidive. Selon le FCC, ce comportement est plus un aveu de culpabilité qu’une preuve d’inconscience ou d’incompétence.

"Estimant avoir droit de vie et de mort sur tous les Congolais, et forts de leur impunité, le pouvoir et ses supplétifs ont, depuis lors, battu leur triste record en ce domaine. Après l'attaque, il y a un mois, de la résidence du Président de la République honoraire, Sénateur à vie et Autorité Morale du FCC, Joseph Kabila Kabange ; du saccage, le même jour et non loin de là, d’un immeuble appartenant à un compatriote, c'est une résidence de l'Ambassade de France qui a été investie, et les diplomates qui y habitent molestés, au mépris des privilèges et immunités consacrés dans la Convention de Vienne dont notre pays est pourtant partie", dénonce le FCC dans son communiqué.

La famille politique de Joseph Kabila déplore le fait qu'avec l'administration de Félix Tshisekedi, les services de renseignements civils, tout comme militaires, sont devenus des services "propagateurs" de l'insécurité.

"Cible privilégiée de cette politique rétrograde, plusieurs camarades résistants, combattants de la liberté et autres compatriotes, de l’Opposition comme de la Société Civile, engagés contre la dictature ou exprimant tout simplement désenchantement et frustration face à des promesses de campagne jamais tenues, sont enlevés et détenus illégalement, pendant des semaines, voire des mois, par des services prétendument de sécurité, l’ANR et la DEMIAP, mais qui sont en fait devenus des services propagateurs d’insécurité. D’autres camarades sont, pour leur part, portés disparus, obligés de s’exiler ou de vivre en clandestinité, dans des conditions inhumaines et loin de leurs familles".

La RDC est confrontée à une insécurité grandissante surtout dans l’est où, outre plus de 200 groupes armés opèrent, la rébellion du M23 occupe également de vastes zones dans les territoires de Rutshuru, Nyiragongo, Masisi et Lubero. A cette situation sécuritaire compliquée, il faut ajouter une division de la classe socio-politique qui fragilise davantage le pays. Des voix s’élèvent de plus en plus pour exiger un dialogue en vue d’une cohésion nationale.

Clément MUAMBA