Le FCC déplore les arrestations de toute voix discordante par le pouvoir et promet de lutter contre l’instauration de la “pensée unique”

Joseph Kabila à Kingakati
Joseph Kabila à Kingakati

Le FCC prend à témoin la communauté internationale, qui, comme "tétanisée", est jusque-là "aphone" et "sans réaction" face aux violations massives des droits humains par le régime en place, et à sa volonté "non équivoque" d’instaurer la pensée unique

Le Front Commun pour le Congo exige la libération "immédiate" et "sans condition" de ses membres, ainsi que de tous les opposants et acteurs de la société civile victimes de "l’intolérance politique", "injustement" arrêtés, emprisonnés ou détenus dans des cachots secrets. Dans un communiqué rendu public jeudi 29 août 2024, la famille politique de Joseph Kabila demande également l’arrêt de la traque, des menaces, des poursuites judiciaires et d’autres formes d’intimidation à l’encontre des journalistes, analystes et communicateurs politiques, aujourd’hui contraints à la clandestinité ou à l’exil, en raison de leurs opinions politiques.

"Le FCC souligne que, faute de le faire, le gouvernement sera tenu responsable de tout drame qui pourrait arriver à ces combattants de la démocratie et à leurs proches. Le FCC en profite pour rappeler au gouvernement qu'il est responsable du respect des droits de l'homme en général et de la liberté d'expression en particulier, et qu'il doit donc y veiller, en laissant vivre paisiblement les compatriotes qui, en exprimant leur opinion, ne font qu'exercer un droit inaliénable qui leur est reconnu par la Constitution. Le Front Commun pour le Congo fait remarquer par ailleurs qu’en plus de leur illégalité, ces actes attentatoires aux libertés fondamentales qu’il décrit à nouveau ce jour compromettent la tranquillité et la cohésion dont notre peuple a tant besoin, en ce moment précis où notre pays fait face à de nombreux défis qui menacent son existence et son avenir", déclare le FCC.

Le Front Commun pour le Congo affirme qu’il n'hésitera pas à porter ces faits devant les instances nationales et internationales, car ils sont de nature à compromettre la paix et la stabilité en RDC, et, par extension, dans l’ensemble de la sous-région. Il dit prendre à témoin l’opinion internationale, et en particulier les diverses composantes de la communauté internationale qui, comme tétanisées, sont jusque-là aphones et sans réaction face aux violations massives des droits humains par le pouvoir.

"Le FCC attire tout particulièrement l’attention de l’Organisation des Nations Unies, singulièrement des États membres permanents du Conseil de Sécurité, de l’Union Africaine, de la Communauté Économique des États d’Afrique Centrale et de la Communauté de Développement de l’Afrique Australe, sur le risque que cette politique fait peser sur la paix et la cohésion nationale, ainsi que sur la paix et la sécurité dans la région. Ne rien faire face à cette dangereuse dérive dictatoriale serait gravement manqué à leur responsabilité de garants de la sécurité régionale et internationale, et faillir à leur devoir de prévenir les conflits", a alerté la famille politique de Joseph Kabila.

Depuis quelques jours, les membres de la famille politique de Joseph Kabila alertent sur les réseaux sociaux que Papy Tamba, un des communicateurs du FCC, serait porté disparu à Kinshasa à la suite de son intervention par visioconférence à l'émission du journaliste Pero Luwara. Au cours de son intervention, et se référant aux allégations de Félix Tshisekedi, il a affirmé que "si Joseph Kabila est dans l'alliance Fleuve Congo (AFC), eux aussi ses lieutenants font partie de l'AFC".

La famille politique de Joseph Kabila n'avait pas pris part aux dernières élections qui ont consacré la réélection de Félix Tshisekedi à la tête de la République Démocratique du Congo pour un second mandat. Elle avait appelé à un dialogue pour la mise en place d’une CENI consensuelle et permettre des réformes consensuelles, mais n'avait pas obtenu gain de cause et avait jugé bon de rester en dehors des institutions, estimant que le processus électoral tel que mené avait pour but de maintenir Félix Tshisekedi à la tête du pays.

Clément MUAMBA