Ancien président de la Confédération africaine de football (CAF), le Camerounais Issa Hayatou est mort ce jeudi 8 août à Paris.
Alors qu’il s'apprêtait à célébrer son 78e anniversaire de naissance, le Camerounais Issa Hayatou, grande figure du football mondial et cinquième président de la CAF (1988-2017), est décédé ce jour à Paris, en France.
La nouvelle est confirmée par plusieurs sources dont les médias Radio France internationale (RFI) ou encore la Cameroon Radio Télévision (CRTV), chaîne officielle du Cameroun.
Celui qui aura passé près de 30 ans à la tête du football africain est né à Garoua, dans le nord du Cameroun, le 9 août 1946.
C’est en mars 1988 à Casablanca (Maroc), qu’il est élu président de la CAF. C’était en remplacement de l'Ethiopien Ydnekatchew Tessema décédé en 1987 après 15 ans de présidence.
Issa Hayatou a exercé des responsabilités dans le monde du foot au-delà du continent. Le 8 octobre 2015, à la suite de la suspension du Suisse Sepp Blatter, il devient président par intérim de la Fédération internationale du football association (FIFA).
Il dirige même le congrès extraordinaire qui aboutit à l'élection de l’Italien Gianni Infantino à la tête de la FIFA, le 26 février 2016.
A la CAF, il perd sa place en mars 2017, quasiment à la surprise générale, après des élections remportées par le Malgache Ahmad Ahmad, son challenger.
Entre mérite et accusations
Sous son règne, la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) est d’abord passée de huit à douze équipes en 1992 puis à seize nations en 1996. C’est aussi pendant son mandant que l’Afrique a obtenu sa seule organisation -jusqu’ici- d’une phase finale de Coupe du monde de football : Afrique du Sud 2010 en plus de 5 places attribuées au continent.
En ce qui concerne les compétitions interclubs, il est à l’origine de la création de la Ligue des champions de la CAF (1997) et de la Coupe de la Confédération de la CAF (2004).
Mais tout n’a pas été rose pour cet ancien athlète sur 400/800 mètres et basketteur. Il a souvent été qualifié de “dictateur africain” dans la mesure où lui seul savait comment museler ou écarter ses adversaires. Pas que, puisque certaines de ses décisions ont aussi été jugées soit “surprenantes” soit “impopulaires”.
Sur ce point, le Togo lors de la CAN 2010 ou le Maroc en 2015 en sont les principales victimes. Heureusement pour ces deux nations, les lourdes sanctions leur infligées ont fini par être annulées au niveau du Tribunal arbitral du sport (TAS).
En 2021, Hayatou est suspendu -pour une durée d’environ un an par la FIFA- de toute activité liée au football. La cause : le contrat signé avec Lagardère Sports en 2016 sur les droits TV qui n’aurait pas respecté les règles (...). Il est toutefois blanchi par le TAS peu avant de purger sa peine.
Jusqu’à sa mort, il était reconnu comme président d’honneur de la CAF. Un statut qui lui a été accordé au cours d’une assemblée générale en janvier 2021.
Japhet Toko