Vendredi 2 août, la République Démocratique du Congo a commémoré pour la deuxième fois le Genocost, une journée dédiée aux nombreux milliers de Congolais tués dans les atrocités armées au pays. Une cérémonie officielle a été organisée et présidée par la première ministre à Kisangani (Tshopo), où du 5 au 10 juin 2000, les armées rwandaise et ougandaise s’étaient affrontées causant d’énormes dégâts humains et matériels.
Les mouvements citoyens qui critiquent ce qu'ils appellent la politisation de ladite date, ont décidé de ne pas s'associer au pouvoir, notamment «pour ses pratiques répressives».
« Malgré la récupération et la politisation de cette commémoration par le pouvoir actuel, connu pour ses pratiques répressives, nous avons pris la décision éthique de ne pas nous associer pour la deuxième année consécutive à leur cérémonie sur le même lieu. Cette décision est motivée par notre volonté de préserver la dignité des victimes et l'intégrité de notre démarche commémorative», ont-ils écrit dans leur communiqué conjoint.
Ces mouvements citoyens dont la Lucha motivent cette décision par leur volonté de préserver la dignité des victimes et l'intégrité de leur démarche commémorative. Pour respecter leur coutume, ils annoncent leur ralliement au Conseil de l'Apostolat des Laïcs Catholiques du Congo (CALCC) pour une journée de commémoration solennelle et, sans préciser le jour, un rassemblement à la place des évolués, aujourd'hui baptisée «Place de la Mémoire des victimes du Genocost».
Cette dynamique dit constater avec inquiétude une augmentation, cette année, de cas de répression contre la société civile, où de nombreux militants sont contraints à l'exil, tandis que d'autres subissent des tortures, des enlèvements ou des arrestations arbitraires. Ces actions s'accompagnent d'accusations infondées, selon les mouvements citoyens, et visent à museler les voix critiques, avec pour but «de faciliter l'adoption de résolutions manifestement injustes et illégales ainsi que la modification de la constitution qui pourrait permettre le maintien au pouvoir des dirigeants actuels».
Samyr LUKOMBO