2 août- Genocost : "nous devons sensibiliser et mobiliser à l'interne et à l'international pour rallier d'autres à notre cause" (Chantal Chambu, ministre des droits humains)

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Commémoration Genocost à Kisangani

Intervenant pour la première fois au briefing presse depuis son entrée au gouvernement, la ministre des droits humains, Chantal Chambu Mwavita, est revenue sur le contexte et le cadre de la journée du 2 août, date consacrée à la commémoration du génocide congolais "Genocost". 

Cette ancienne activiste de défense des droits humains, en particulier des femmes et des prisonniers estime que cette journée donne l'opportunité au gouvernement  de sensibiliser et de mobiliser à l'interne et à l'international pour rallier d'autres à la cause de la RDC.

" Genocost, c'est le génocide lié à des gains économiques. Ce n'est pas quelque chose qui s’est fait il y a longtemps. ça se fait, et nous sommes en train d'être tués au jour le jour. Nous devons sensibiliser, mobiliser partout en interne et à l'international, montrer et informer partout que nous sommes en train d'être tués tous les jours pour amener les autres à notre cause parce qu'il y a des endroits où quand il y a des réunions de haut niveau on nous dit que votre cause n'est pas connue. Nous savons très bien que c'est de l'hypocrisie mais nous vous demandons vous et nous, allons de l'avant, crions partout pour qu'on ne dise pas que votre cause n'est pas connue ", a-t-elle fait savoir dans son intervention lors du briefing presse du 1er août à Kisangani, chef-lieu de la province de la Tshopo. 

La ministre des droits humains est revenue sur les raisons qui ont milité pour l'institution de cette journée comme journée de commémoration du génocide congolais.

" La vie humaine est sacrée, nul n'a le droit d'ôter la vie à un autre. Chaque vie humaine a une valeur et une dignité intrinsèque qui mérite respect et protection. C'est pour cela que le chef de l'État Félix Tshisekedi a institué le 2 août de chaque, le génocide congolais, lié à des gains économiques conformément à la disposition de l'article 28 de la loi n°22/065 du 26 décembre 2022, cette loi fixe les principes relatifs à la protection et à la réparation des victimes des violences liées au conflit et des victimes des crimes contre la paix et la sécurité de l'homme ", a-t-elle fait remarquer. 

Par ailleurs, elle a appelé à la mobilisation générale mais aussi au soutien à l'endroit des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC).

" Genocost est ce cri de ralliement pour mobiliser tous les Congolais à la cause nationale face à toutes les violences, massacres, déplacements des milliers de compatriotes errant ça et là au gré des balles qui crépitent à la longueur des journées sans ressources, ayant perdu leurs terres sans espoir de les récupérer ou de retrouver un jour. C'est avec l'espoir de garder l'assurance, le retour à la paix et à l'intégrité territoriale tant prôner par le chef de l'État. Nous avons un problème, nous devons nous mobiliser, il y a aujourd'hui 12 millions de personnes, demain ça pourra être nous. Nous devons nous mobiliser derrière nos forces armées, leur faire confiance pour qu'ils puissent aller de l'avant, avoir la force et le courage de se défendre comme des vaillants ",  a recommandé la ministre des Droits Humains. 

Initiée il y a quelques années déjà par la plateforme CAYP, la commémoration du GenoCost, également connu sous le nom de "Génocide des Congolais", vise à lutter contre le silence, la minimisation, le déni de justice et l'oubli concernant les crimes graves commis en RDC. Cette tragédie a entraîné plusieurs millions de victimes. La commémoration sensibilise et mobilise l'opinion congolaise et internationale en faveur du droit du peuple congolais à la vérité, à la justice, aux réparations et à la prévention de la répétition de tels crimes.

Le gouvernement a adopté cette cause, et la date du 2 août sera déclarée chômée et payée sur toute l'étendue du territoire national, selon Chantal Chambu Mwavita, ministre des droits humains. Conformément aux dispositions de la loi n°22/065 du 26 décembre 2022, fixant les principes fondamentaux relatifs à la protection et à la réparation des victimes de violences sexuelles liées aux conflits et des victimes des crimes contre la paix et la sécurité de l’humanité, Félix Tshisekedi avait lancé, pour la première fois, la commémoration du génocide congolais le mercredi 2 août 2023 à Kinshasa.

Pour Félix Tshisekedi, la date du 2 août représente un jour spécial pour la mémoire collective de la nation et du peuple de la République démocratique du Congo. La journée commémorative du génocide congolais (GENOCOST) est présentée comme un geste de respect pour rendre hommage à tous ceux qui ont perdu la vie dans les conflits en RDC.

Clément MUAMBA, depuis Kisangani