Dans un mémorandum adressé à Paulin Lendongolia Lebabonga, gouverneur de la province de la Tshopo, la Communauté Lombi alerte sur l'extermination de la population des " barumbi" par la coalition de groupes armés locaux du Nord-Kivu (Walikale et Lubero) y compris ceux de l'Ituri (Mambasa) supplétifs de M23-RDF-AFC sous le commandement de Shokoro originaire du territoire de Walikale dans la province du Nord-Kivu.
Dans leur document parvenu à ACTUALITE.CD jeudi 18 juillet, elle révèle que cette coalition de groupes armés locaux opère dans la province de la Tshopo en territoire de Bafwasende à partir des secteurs Bakumo d'Angumo et des Barumbi il y a de cela 3 ans se livre à des massacres des populations et installation des chefs coutumiers.
Les ressortissants de la communauté Lombi estiment que le silence "condamnable" de l’exécutif provincial y compris celui de toute la hiérarchie militaire, sécuritaire et policière aux niveaux provincial et territorial devant cette tragédie dans la Tshopo dont leur communauté est la cible des agresseurs de la République en vue de son extermination n’est pas loin d’un complot contre la République.
" En vue de sauver la province de la Tshopo de ne pas être conquise totalement par les M23, nous, communauté Lombi appelons l’exécutif provincial et la hiérarchie militaire dans la Tshopo à neutraliser la coalition de groupes armés locaux du Nord-Kivu supplétifs des M23 qui sèment désolation dans le territoire de Bafwasende à partir des secteurs des BAKUMU D’ANGUMO et des Barumbi avec leurs collaborateurs soldats du 31022 bataillon et ceux de la 31e Brigade qui ne sont pas avec la population. La présence de ces militaires dans le territoire de Bafwasende est un soutien indéfectible aux groupes armés locaux de Nord-Kivu et de l’Ituri qui travaillent pour le compte du M23 sous commandement de Shokoro pour le malheur de la Tshopo et de toute la République ", ont-ils fait remarquer dans leur mémorandum.
Abordant spécifiquement l'aspect relatif à l'installation des chefs coutumiers, le cas frappant, disent-ils, est celui du chef de secteur de Bakumu D’ANGUMO, BENAYA nommé sur ordonnance présidentielle aujourd’hui chassé par SHOKORO qui nomme et installe Monsieur Roger Abiamamba pour le compte du M23. Hormis le Chef de secteur Benaya, Monsieur Olengo Abisami nommé Chef de Groupement de LOYA dans le secteur de Bakumbu d'Angumo sur arrêté ministériel de 2023 celui-ci est chassé par SHOKORO et le remplace par Monsieur ASANI pour le compte du M23.
"Tout cela pour permettre aux M23/ADF-AFC d’occuper notre secteur et trouver l’occasion d’atteindre la ville de Kisangani et conquérir toute la province de la Tshopo. A notre grande surprise cette invasion du M23 par massacre de nos populations sous commandement de SHOKORO avec ses troupes de coalition des groupes armés locaux du Nord-Kivu supplétifs du M23 et de l’Ituri se réalise en présence des militaires du 31022 Bataillon passifs, attitude qui prouve à suffisance le complot de ce dernier contre les Forces Armées de la République et la trahison à la Nation" ont-ils fait savoir dans leur mémorandum.
Et de poursuivre :
"Outre que ça ; il y a trois jours que nous venons de remarquer la présence indésirable dans le territoire de Bafwasende des soldats de la 31e Brigade dont le fief est à Mambasa dans la province l’Ituri qui ont commis de grands crimes contre la population du territoire de Bafwasende durant leur affectation dans le dit territoire. La présence à Bafwasende du 31022 Bataillon et celle de la 31e brigade dont la base est installée à MAMBASA en ce moment où une partie du territoire de Bafwasende est occupée par l’équipe d’avance du M23 sous commandement de SHOKORO notamment les secteurs des BAKUMU D’ANGUMO et des BARUMBI serait une manière de comploter contre la République pour l’accélération du plan de la balkanisation de notre pays dont la province de la Tshopo est déjà touchée"
La situation sécuritaire demeure préoccupante dans la commune de Lubunga à Kisangani (Tshopo). En effet, selon un rapport du Bureau de coordination des affaires humanitaires (OCHA) du mois de mai, plus de 30 personnes ont été tuées dans les violences depuis avril dernier à Lubunga. Cette période coïncide avec la résurgence des affrontements entre les membres des communautés Mbole et Lengola après un long moment d’accalmie.
Plusieurs blessés sont également pris en charge dans différentes structures sanitaires, notamment à l’hôpital général de Lubunga. Toujours selon OCHA, depuis le début du conflit en février 2023, plus de 740 personnes ont été tuées dans des attaques entre les groupes des deux communautés. La persistance de cette crise met en errance de nombreuses familles. OCHA a diligenté une mission humanitaire d’évaluation des besoins des déplacés de Lubunga en vue d’une éventuelle intervention. Plus de 75 000 personnes vivent sur des sites spontanés de déplacés et dans des familles d’accueil.
Clément MUAMBA