Est de la RDC : le député Mbindule encourage le gouvernement à foncer avec l'option militaire

les FARDC
Ph. droits tiers

Des voix s'élèvent pour encourager le gouvernement à foncer avec l'option militaire face à la coalition M23/RDF à la base de la détérioration de la situation sécuritaire et humanitaire dans la province du Nord-Kivu, dans l'Est de la République Démocratique du Congo. 

Pour le député national Crispin Mbindule Mitono, si le pays fait face à l'instabilité récurrente dans sa partie orientale, c'est à cause des différents accords signés par le régime passé et les différents groupes de belligérants souvent manipulés de l'étranger. 

"Je suis à Lubero là où se déroulent les opérations militaires, ce que nous pouvons vous dire c'est qu'après le cessez-le-feu, c'est quoi ? c'est de continuer le combat parce que je suis parmi les gens qui pensent et ceux qui croient en l'option militaire pour arrêter ou remettre la paix dans la région. Je condamne toujours le dialogue parce que si nous sommes aujourd'hui là où nous sommes, c'est à cause de dialogue qu'avait organisé le régime de Joseph Kabila avec les rebelles, les accords du 23 mars et autres. Je pense que c'est le moment de mettre définitivement fin à cette guerre et je vais vous rassurer, je suis ici au front notre armée est maintenant moralisée, j'ai vu les autorités ici, j'ai vu le chef d'État major général adjoint ici (NDLR: le lieutenant général Ychaligonza Nduru) pour venir préparer nos troupes et je pense que la voie militaire est la meilleure ", a dit, à ACTUALITE.CD, mercredi 17 juillet, Crispin Mbindule Mitono, député national. 

L'élu de Butembo (Nord-Kivu ) sur la liste de l'UDPS/Tshisekedi ne partage pas totalement l'avis du gouvernement de vouloir maintenir l'option diplomatique. À l'en croire, Paul Kagame, le président Rwandais et soutien numéro un du M23 n'écoute que le langage de la force. 

" Ça, c'est leur position mais en tant que Nord Kivutien qui souffre avec les affres de la guerre, je pense que si nous nous devons mettre fin à ce cercle infernal de la guerre, c'est de se battre. Paul Kagame comprend que le fouet, qu'on ne se trompe pas. Lorsqu'on parle même avec la population d'ici, si vous lui dites cette voie diplomatique, la population risque même de vous chasser, ici la population demande à ce que notre armée frappe toujours, ce n'est pas que l'ennemi est fort selon que la population qui a fui Kanyabayonga, Kayina et Kirumba. Ils nous disent clairement que l'ennemi n'a pas la force et l'ennemi utilise la ruse, il utilise la propagande de guerre, il fait la guerre psychologique ", a fait remarquer Crispin Mbindule Mitono. 

Il se félicite de voir le gouvernement répondre à une série de recommandations formulées pour améliorer la riposte des Forces Armées de la République Démocratique du Congo sur terrain. 

"Toutes nos recommandations sont en train d'être appliquées, je vois l'état major général, parce que nous avons demandé à ce que l'État major général puisse envoyer une équipe sur le terrain et nous le voyons ici. Nous le voyons en forme, les unités qui semblaient être un peu découragées aujourd'hui vous sentez qu'ils sont vraiment prêts à se battre, ce que nous voyons nous ici. Notre objectif est d'imposer la paix et pour imposer la paix, il faut frapper le M23 et moi ce qui me réjouit parce que je suis ici, je ne suis pas à Kinshasa où j'observe de loin, je suis ici, je vous rassure que ce que je vois, il ne faut pas décourager notre armée, notre armée peut faire quelque chose, s'il y a eu des erreurs, je trouve qu'ils ont corrigé, ils sont vraiment en ordre de bataille, ils sont vraiment déterminés ", a rassuré Crispin Mbindule Mitono. 

Depuis sa résurgence deux ans après l'accession de Félix Tshisekedi à la magistrature suprême, les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23), soutenus en hommes et en équipements par l’armée rwandaise, selon plusieurs rapports des experts des Nations unies, vont de succès en succès dans sa conquête de la province du Nord-Kivu. Au total, depuis juillet 2023, le M23 a quasiment doublé la zone passée sous son contrôle avec sa propre son administration parallèle ne dépendant pas de Kinshasa.

Le rythme s'est accéléré depuis le début du mois de mai. Selon le mouvement citoyen Lucha, 87, c'est le nombre des villages cités occupés par l'armée Rwandaise et le M23 en territoires Rutshuru, Masisi, Nyiragongo et Lubero dans la province du Nord-Kivu. Les forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) ont récemment abandonné Kanyabayonga, soumises depuis plusieurs semaines aux tirs de l’artillerie du M23 soutenus par le Rwanda. Cette situation a conduit à l'ouverture de plusieurs procès en flagrance avec des sanctions des peines de mort pour certains officiers militaires.

Pendant la trêve humanitaire, des violents combats ont été signalés dans plusieurs fronts de la province du Nord-Kivu. Les rebelles du M23 soutenus par Kigali se sont illustrés par des attaques contre les populations civiles causant de certains citoyens congolais

Clément MUAMBA