Procès Coup d'État: Zalman, Taylor Thomson et Wondo auditionnés, l'affaire renvoyée vendredi 12 juillet

Jean-Jacques Wondo
Jean-Jacques Wondo

Le Tribunal militaire garnison de Kinshasa/Gombe, siégeant en audience foraine à la prison militaire de Ndolo, a poursuivi, ce lundi 8 juillet, les interrogatoires des différents prévenus impliqués dans l'affaire opposant l'auditeur général aux 51 présumés auteurs du coup d'État étouffé le 19 mai dernier.

En premier lieu, le tribunal a rouvert la balle avec le dernier prévenu de la dernière audience à savoir, le sujet américain Benjamin Zalman. Dans ses répliques, il a une nouvelle fois nié toute implication dans la tentative de coup d'État. À l'en croire, ils ont été forcés par Christian Malanga avec des menaces du genre "ceux qui vont tenter de faire autre chose en dehors de ses ordres, seront tués". Il a révélé avoir connu Christian Malanga depuis 2013 à Washington DC, aux États-Unis d'Amérique, à l'occasion d'un forum économique et ensuite, en Swaziland. " Avec Christian Malanga, on ne discutait que des affaires ", a-t-il fait remarquer dans son intervention.

Après Benjamin Zalman, c'était le tour de Taylor Christian Thomson, un autre sujet américain. Il dit n'avoir pas eu de formation militaire. À la question de savoir s'il connaissait qui dans le box des accusés, Taylor Christian Thomson dit ne reconnaître que Marcel Malanga et Benjamin Zalman. S'agissant de son itinéraire jusqu'à son arrivée en RDC, le départ était aux États-Unis d'Amérique, et sa route s’est poursuivie en Afrique du Sud, au Swaziland pour visiter la marâtre de Marcel Malanga tout en passant par l'Angola. 

Pour le ministère public, c'est Taylor qui a piloté les drones qui ont permis l'accès dans la résidence de l'actuel président de l'Assemblée nationale. En réaction, dit-il, " lors de l'arrivée chez Vital Kamerhe, Christian Malanga m'a dit de piloter le drone et j'ai dit Non parce qu’il faisait noir. Pas moyen et Christian Malanga a sorti le drone ", a-t-il fait savoir tout en insistant que chez Vital Kamerhe, il n'y a pas eu usage des drones.

À la question de savoir s'il était porteur d'armes, il a révélé qu'il a été forcé par Christian Malanga de porter une arme. « À quel niveau as-tu porté ça », lui a demandé le tribunal. "j'ai été doté de ça depuis la maison à l'auberge mais j'avais laissé ça dans la voiture pendant le parcours. C'est seulement au Palais de la nation que j'avais repris ça en main" a-t-il soutenu dans son intervention.

L'autre prévenu du jour interrogé, c'est Jean-Jacques Wondo, expert militaire belgo-congolais. Il a reconnu avoir des contacts avec Marcel Malanga mais celà date autour de 2016 et 2017 en Belgique. Dans leurs échanges, dit-il, Christian Malanga lui avait parlé de son plan de vouloir changer les choses au Congo suite à la mauvaise gouvernance et qu'il avait besoin du soutien et de l'expertise de Jean-Jacques Wondo.

À en croire Jean-Jacques Wondo, il n'avait jamais donné une suite favorable à la demande de Christian Malanga et depuis lors, il n'y a jamais eu d'autres rencontres avec Christian Malanga. Pour Jean-Jacques Wondo, il y a manipulation de son audition au niveau de l'ANR pour lui faire porter les allégations selon lesquelles il était en contact avec Malanga suite à une photo qui d'après lui, date de 2017.

À la question de savoir quel était l'objectif de son voyage effectué en 2023 à Brazzaville, Jean-Jacques Wondo a révélé que son déplacement à Brazzaville avait pour objectif d'assister aux obsèques de son frère Serge Welo, cadre de l'ECIDE. Pour lui, à Brazzaville, il n'a jamais eu de contacts directs avec Christian Malanga depuis leur rencontre en Belgique.

Depuis le début de l’instruction, le Tribunal Militaire a déjà auditionné Youssouf Ezangi, britannique et congolais d'origine, Marcel Malanga, fils de Christian Malanga, Benjamin Zalman, Taylor Christian Thomson et Jean-Jacques Wondo. Plusieurs infractions pèsent sur ces prévenus et une dizaines d’autres à savoir, le terrorisme, la détention illégale d'armes et de munitions de guerre, tentative d'assassinat, association des malfaiteurs, meurtre et financement du terrorisme.

Après ces auditions, l'audience a été suspendue et reprendra le vendredi 12 juillet 2024

Clément MUAMBA