La Coalition de la société civile pour la promotion et la protection des droits économiques, sociaux et culturels (DESC) a procédé à une évaluation de la gestion de la ville de Kinshasa, en particulier du programme d’action du gouverneur Daniel Bumba, intitulé « Kinshasa Ezo Bonga ».
Dans une note rendue publique, les membres de la coalition ont exprimé leurs inquiétudes quant aux axes prioritaires de ce programme, qui portent notamment sur la sécurité, l’assainissement et la salubrité, l’amélioration de la voirie et de la mobilité, l’aménagement urbain, la construction de bâtiments publics, la création d’une nouvelle ville ainsi que la transformation numérique.
La coalition s’interroge sur les stratégies concrètes qui seront mises en œuvre pour atteindre ces objectifs ambitieux.
« Nous sommes très préoccupés, en tant que société civile, de revenir sur ce programme. Lorsque nous scrutons les programmes antérieurs d’autres gouverneurs ayant précédé Daniel Bumba, nous constatons qu’ils avaient de bonnes intentions, mais qu’ils n’ont pas répondu aux attentes de la population. À l’initiative du gouverneur, qui a invité la société civile aux travaux à l’hôtel Rotana, nous avons pensé qu’il pouvait faire la différence. Nous avons voulu revenir sur certains points et insisté sur l’importance pour l’exécutif provincial d’incarner la transparence, la recevabilité et la responsabilité. Si le programme suit ces lignes d’intégrité et de gouvernance responsable, nous pensons qu’il pourra répondre aux besoins des Kinois et des Kinoises », a déclaré Jean Bosco Puna, coordonnateur général de la Coalition DESC et secrétaire exécutif du Synecat.
Et d’ajouter :
« Aujourd’hui, la ville fait face à des problèmes persistants de salubrité, d’assainissement, de sécurité, de voirie et de mobilité urbaine. L’initiative du gouverneur Daniel Bumba d’impliquer la société civile est salutaire. Malheureusement, nous avons quelques inquiétudes : depuis le lancement des travaux, notre groupe n’est plus impliqué. Nous lançons un appel pour que la société civile soit informée et puisse jouer pleinement son rôle de surveillance citoyenne. Il faut que le suivi soit assuré afin que le programme Kinshasa Ezo Bonga réponde réellement aux besoins de la population ».
La coalition DESC appelle le gouvernorat de Kinshasa à faire preuve de recevabilité et de proximité envers la population, afin d’encourager sa participation à la gestion de la cité ; renforcer les mesures de sécurité à travers des patrouilles permanentes ; mettre en place un plan d’assainissement d’urgence impliquant la société civile ; lancer des campagnes de sensibilisation et de formation des jeunes contre les antivaleurs ; et accélérer l’inauguration des ouvrages en cours.
Par ailleurs, la coalition prévoit de déployer une équipe de jeunes observateurs dans toutes les municipalités de Kinshasa afin de suivre l’évolution des travaux de réfection et de recueillir les avis de la population, dans le but d’accompagner le programme Kinshasa Ezo Bonga.
Parmi les organisations signataires figurent notamment : ACDRO, SYNECAT, COFEVID, UFACAP, SYADEC et FA.
Pour rappel, lors de son investiture, le gouverneur Daniel Bumba avait promis de faire de Kinshasa une ville moderne, salubre et sécurisée, à travers le programme « Kinshasa Ezo Bonga ». Estimé à 10,9 milliards de dollars américains, ce programme s’étale sur cinq ans, avec un financement progressif : 577,6 millions USD prévus pour 2024, 878,6 millions pour 2025, 1,5 milliard pour 2026, 2,7 milliards pour 2027 et 5,08 milliards pour 2028.
Grâce Guka