Les activités sont paralysées depuis la matinée de ce jeudi 13 novembre dans l’agglomération de Musimba, située dans le territoire de Lubero, à une dizaine de kilomètres de la ville de Butembo.
À la base, les étudiants sont descendus dans la rue pour protester contre le meurtre d’une étudiante de l’Institut Supérieur de Techniques Médicales (ISTM) Butembo, la veille par un milicien muzalendo lors d’un échange entre des factions qui se disputaient la perception d’une taxe dans un marché situé entre Vweyera et Vighole.
Dans la matinée, les étudiants de l’ISTM ont érigé des barrières et brûlé des pneus avant de se rendre vers Musimba. Suite à cette tension, plusieurs boutiques sont restées fermées et le trafic routier entre Musimba et Butembo a été momentanément suspendu. Plusieurs écoles n’ont pas ouvert leurs portes, les parents ont décidé de garder leurs enfants à la maison.
La veille, la Représentation des Étudiants du Congo (REC) Butembo-Lubero, a annoncé la suspension immédiate des cours dans toutes les institutions de la ville de Butembo et du territoire de Lubero à la suite de cet incident.
Dans un communiqué adressé aux étudiants, enseignants et membres du personnel administratif, le comité directeur de la REC a exprimé sa profonde indignation et sa douleur à la suite de cet assassinat survenu dans des circonstances non élucidées.
Le communiqué précise que la reprise des cours n’interviendra qu’après une évaluation de l’impact de cette tragédie sur la communauté étudiante. Les autorités de la REC insistent également sur la nécessité de l’implication des instances compétentes, notamment le Ministère de l’Enseignement Supérieur et Universitaire, avant toute cérémonie d’enterrement.
Le comité appelle la justice à faire son travail afin que les responsables de ce drame soient tenus pour compte. Il exhorte aussi à un engagement collectif visant à garantir la sécurité des étudiants et le respect de leur droit à étudier sans risque.
Les miliciens wazalendo sont régulièrement accusés d’exactions contre les civils dans la région de Musienene et la chefferie des Baswagha. Plusieurs sources locales dénoncent des pillages, tracasseries, viols, arrestations arbitraires, perception illégale de taxes et érection de barrières non autorisées. Ces abus se sont multipliés ces derniers mois.
Le 23 octobre dernier, le président de la société civile de Musienene avait été enlevé par des miliciens Wazalendo fidèles au général autoproclamé Ngendu, avant d’être libéré quelques jours plus tard.
De même, le 1ᵉʳ octobre, les activités socio-économiques avaient été paralysées à Musienene lors d’une manifestation populaire dénonçant l’enlèvement de cinq jeunes garçons par des miliciens Maï-Maï fidèles au même général. Deux d’entre eux avaient été enlevés le 29 septembre au soir et trois autres le lendemain, dans des circonstances similaires.
Josué Mutanava, à Goma