RDC : Les enjeux de la prise de Kanyabayonga par le M23/RDF

Kanyabayonga sur la carte
Kanyabayonga sur la carte

La cité de Kanyabayonga, une ville d'environ 65 000 habitants située entre Goma et Butembo, est désormais sous le contrôle des combattants du M23, soutenus par l'armée rwandaise. Cette prise a des implications stratégiques majeures, tant sur le plan militaire que humanitaire.

Kanyabayonga, principalement habitée par des agriculteurs depuis le départ des grands commerçants autour des années 2000 en raison de l'insécurité, est un point névralgique. La cité sert de voie principale pour atteindre le sud de Lubero. Sa prise permet au M23 de progresser facilement vers Butembo, à seulement cinq heures de route (par moto, par exemple) en passant par Lubero. Avant la chute de la cité, des forces du M23 avaient déjà été signalées sur l'axe Lubero-Kanyabayonga, et des incidents ont été rapportés à Kirumba.

La prise de Kanyabayonga pose plusieurs risques et défis. Cette avancée menace directement les grandes villes comme Butembo, si le M23 continue sa progression. La situation est d'autant plus préoccupante que des milliers de déplacés, ayant fui les combats dans des zones comme Rutshuru, Masisi et Walikale, avaient trouvé refuge à Kanyabayonga et ses environs. Avec la montée des hostilités, ces déplacés se retrouvent de nouveau contraints de fuir.

Les autorités congolaises et les organisations humanitaires disent suivre de près l'évolution de la situation, en particulier à Kirumba, où des incidents ont été signalés.

« Il est crucial d'anticiper les mouvements du M23 vers Butembo pour mieux protéger les populations civiles et les infrastructures critiques », a dit à ACTUALITE.CD un membre de la société civile locale.

Le 20 juin dernier, les membres du Conseil de sécurité de l’ONU avaient condamné l’appui militaire extérieur fourni au M23 et à tout autre groupe armé opérant en RDC et avaient exigé de toutes les parties extérieures fournissant un tel soutien qu’elles y mettent un terme et se retirent immédiatement du pays.  Ils s’étaient déclarés vivement préoccupés par les informations communiquées par le Groupe d’experts concernant l’appui militaire extérieur apporté au M23 et des interventions militaires directes sur le territoire congolais.