Le Bureau conjoint des Nations Unies aux droits de l’homme (BCNUDH) a publié son rapport pour mai 2024, mettant en lumière les graves violations des droits de l’enfant perpétrées par divers groupes armés en République Démocratique du Congo (RDC). Au cours de ce mois, la Section de la protection de l’enfant de la MONUSCO a documenté et vérifié 238 violations graves affectant des enfants dans le cadre des conflits armés en RDC. Cela représente une diminution de 51 % par rapport au mois d’avril 2024, qui avait enregistré 481 violations. Le recrutement et l’utilisation des enfants ont été les violations les plus fréquentes (126 cas), suivis des meurtres et mutilations (46), des enlèvements (42), des violences sexuelles (23) et des attaques contre les écoles et les hôpitaux (1).
Les violations vérifiées ont été attribuées aux groupes armés suivants : M23 (73 cas), Raia Mutomboki (60), APCLS (44), CODECO (18), ADF (15), Mai-Mai Zaïre (9), Nyatura (7), Twigwaneho (4), UFDPC (4), FARDC (2), AFRC (1) et Maï-Maï Kadaghu (1). Globalement, 134 violations ont été vérifiées au Nord-Kivu, 64 au Sud-Kivu et 40 en Ituri.
En mai 2024, le BCNUDH a documenté un total de 268 violations et atteintes aux droits de l’homme dans les provinces affectées par le conflit armé, ce qui représente une diminution de 35 % par rapport au mois précédent (411). Cette baisse est principalement due à une réduction de 42 % des violations commises par les agents de l’État et à une diminution de 30 % des atteintes commises par les principaux groupes armés.
Cependant, les affrontements dans la zone de Sake, dans le territoire de Masisi, ont persisté, entraînant des conséquences graves pour les populations civiles qui continuent de se déplacer en masse. Les combats, impliquant des armes lourdes et légères, ont également touché la localité de Minova dans la province du Sud-Kivu. Par ailleurs, le Mouvement du 23 mars (M23) a continué d’avancer vers le nord de la province du Nord-Kivu, notamment dans le territoire de Lubero. La ligne de front s’est cristallisée autour de la cité de Kanyabayonga, à environ 185 km au sud de Lubero. Les affrontements entre les militaires des FARDC et les membres du M23 ont engendré des déplacements massifs de civils vers les sites de déplacés autour de Kanyabayonga. En raison de la détérioration de la sécurité, des organisations humanitaires ont suspendu leurs opérations de soutien aux déplacés.