Le Conseil de sécurité des Nations Unies a exprimé sa profonde inquiétude concernant l'offensive menée par le Mouvement du 23 mars (M23) vers Kanyabayonga, en République démocratique du Congo (RDC), qui a causé le déplacement de 350 000 personnes la semaine dernière et interrompu les opérations de distribution de vivres et les services hospitaliers.
Lors d'une déclaration à la presse, M. Joonkook Hwang, Président du Conseil de sécurité pour le mois de juin et représentant de la République de Corée, a condamné avec la plus grande fermeté les récentes attaques du M23, ainsi que celles des Forces démocratiques alliées (ADF), incluant l'attaque contre le camp de déplacés de Mugunga le 3 mai 2024. Ces violences ont fait de nombreuses victimes civiles et blessé des soldats de la paix. Le Conseil a présenté ses sincères condoléances aux familles des victimes et souhaité un prompt rétablissement aux blessés.
Les membres du Conseil ont exprimé leur profonde inquiétude quant aux répercussions de ces attaques sur la sécurité et la stabilité déjà fragiles de la RDC et de la région. Ils ont souligné les conséquences humanitaires graves, notamment pour les civils dans les sites de personnes déplacées. Ils ont exhorté les donateurs à intensifier leur soutien pour répondre au plan de réponse humanitaire 2024.
Le Conseil a condamné toute attaque contre la Mission de l'Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO), ainsi que les menaces du M23 à son égard. Il a insisté sur la nécessité de protéger les civils et les soldats de la paix, réaffirmant son soutien à la MONUSCO et aux pays fournissant des contingents pour maintenir une posture robuste en vue de protéger les civils et assurer l'aide humanitaire.
Les membres du Conseil ont également souligné l'importance de respecter le droit international humanitaire, permettant un accès humanitaire complet et sans entrave aux civils dans le besoin. Ils ont exprimé leur préoccupation face aux violations persistantes des droits humains, notamment les violences sexuelles et les attaques contre les écoles et les hôpitaux, exigeant leur cessation immédiate.
Ils ont demandé à toutes les parties d'intensifier le dialogue diplomatique pour une solution durable et pacifique au conflit, soutenant les efforts des processus de paix régionaux, de la MONUSCO et du Bureau de l'Envoyé spécial pour la région des Grands Lacs, saluant notamment la médiation du Président de l'Angola, João Lourenço.
Les membres du Conseil ont fermement condamné tous les groupes armés en RDC, y compris le M23, les ADF et les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), exigeant la cessation de tout soutien militaire extérieur à ces groupes. Ils ont réaffirmé leur attachement à la souveraineté, à l'indépendance et à l'intégrité territoriale de la RDC et de tous les États de la région, renouvelant leur soutien à la Représentante spéciale du Secrétaire général, Bintou Keita, et aux efforts de stabilisation de la MONUSCO.