Vingt-quatre mois après le début des violences dans le territoire de Kwamouth, en province de Maï-Ndombe, à la suite d'un conflit foncier et coutumier entre les communautés Teke et Yaka, une initiative majeure a été lancée pour améliorer les conditions de vie des déplacés et favoriser la coexistence pacifique. Ces violences, devenues l'activisme d'une milice, se sont étendues jusqu'à la commune de Maluku, à Kinshasa.
Le projet "Lisanga", lancé le 19 juin 2024 à Mbankana, un quartier de Maluku, vise à contribuer à l'amélioration des conditions de vie et à la coexistence pacifique des communautés affectées par la crise de Maï-Ndombe et les déplacements forcés. Cofinancé par la Direction générale de la Commission européenne en charge de l'aide humanitaire (DG-ECHO), ce projet dispose d'une enveloppe totale de 3,2 millions d'euros. Il cible 30 000 personnes, dont 2 000 ménages agricoles, pour une période de deux ans.
Le projet "Lisanga" est mis en œuvre par un consortium de huit organisations, incluant Caritas international Belgique, Caritas Congo Asbl, Caritas-Développement Kinshasa, Justice et Paix de l’Archidiocèse de Kinshasa, MAGNA, Street Child UK, et ses deux partenaires Train Them To Fish et APEDC-RDC. Il comprend plusieurs volets : protection communautaire et cohésion sociale, relance des moyens d'existence, santé primaire, lutte contre les violences basées sur le genre (VBG), nutrition, et éducation en urgence.
"Je suis dans la joie de voir ce matin le lancement du projet Lisanga. Les atrocités depuis mon avènement à la tête de la commune de Maluku nous ont beaucoup déstabilisés. Aujourd'hui, je peux redonner l'espoir à la population à travers ce projet avec ses différents volets", a déclaré le Bourgmestre de Maluku, Mampa Mundoni Alexis.
Le Chef du Bureau ECHO à Kinshasa, Johan Heffinck, a souligné l'importance de cette action humanitaire : "Cette action est un nouvel exemple des efforts d'aide humanitaire de l'UE en RDC, visant à sauver des vies et à réduire les souffrances humaines."
Caritas International Belgique, représentée par Mme Liliane Bitong Ambassa, a appelé à un soutien accru pour les populations affectées : "Nous appelons les autorités, bailleurs de fonds et autres acteurs humanitaires et de développement à se mobiliser pour venir en aide aux communautés."
Les bénéficiaires, comme Mme Ngame Georgine, mère de sept enfants, ont exprimé leur gratitude : "C'est une joie immense de voir que nous serons aidés en agriculture, en éducation, en santé. Merci à Caritas et à l'UE pour ce beau projet."
Le projet vise également à renforcer les systèmes étatiques de santé, des affaires sociales, de l'agriculture et de l'éducation pour assurer une durabilité et une résilience communautaire.
Le conflit à l'origine de ces déplacements remonte à juin 2022, lorsque les autorités coutumières locales ont augmenté la redevance coutumière, provoquant des violences. Une milice organisée, connue sous le nom de Mobondo, a été identifiée par les autorités nationales, exacerbant la situation. Les opérations des FARDC ont conduit à des arrestations et à des affrontements, ajoutant aux souffrances des populations locales.