Nouvelle fracture entre ECIDE et Ensemble pour la République sur le statut de l’opposition : la réponse sans appel du parti de Fayulu 

Martin Fayulu, Moise Katumbi, Matata Ponyo et Delly Sesanga
Martin Fayulu, Moise Katumbi, Matata Ponyo et Delly Sesanga

La tentative de Moïse Katumbi, à travers son parti Ensemble pour la République, de formaliser un règlement intérieur pour l'opposition en RDC a révélé une fois de plus de profondes dissensions, notamment avec l'ECIDE de Martin Fayulu qui conteste la légitimité du cadre politique issu des élections de 2023.

Le projet de règlement intérieur, soumis par le parti de Katumbi, le 10 juin, vise à structurer l'opposition conformément à la loi du 4 décembre 2007. "Nous vous transmettons, ci-annexé, un projet de Règlement Intérieur de l'Opposition politique et vous en souhaitons bonne réception," indique la lettre d'Ensemble pour la République, soulignant l'importance d'une action collective pour renforcer l'opposition.

Cependant, la réponse de l'ECIDE le 12 juin 2024, dirigée par Martin Fayulu, marque une forte réticence. Fayulu rappelle les événements récents pour justifier son refus de participer à ce processus: "Après ce que nous avions tous qualifiés de simulacre d'élections en décembre 2023, nous avions non seulement rejetés les résultats de cette mascarade, mais aussi demandé leur annulation totale à tous les niveaux."

Il poursuit en questionnant la démarche de Katumbi: "Qu'est-ce qui a donc changé qui puisse justifier ce changement d'approche dans votre chef pour considérer que nous pouvons maintenant nous organiser comme une « Opposition politique » alors que nous sommes tous d'accord qu'il n'y a pas eu d'élections en décembre 2023?"

Cette opposition de Fayulu, qui n'a pas présenté de candidats aux législatives, contraste avec la position de Katumbi, dont le parti représente la principale force de l'opposition au Parlement.

Les divergences exposées risquent de fragmenter davantage l'opposition face au gouvernement de Félix Tshisekedi, reconnu vainqueur de la présidentielle de 2023 par la Cour constitutionnelle. 

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