Tentative de coup d’Etat en RDC : la Lucha prévient sur la restriction de l’espace civique, le règlement des comptes et les violations des droits humains

Militaires et policiers déployés pour réprimer la marche de l'opposition à Kinshasa
Militaires et policiers déployés pour réprimer la marche de l'opposition à Kinshasa

Dans son communiqué ce dimanche 19 mai, à la suite d’une tentative de coup d’Etat déjouée dans la matinée par les forces armées de la RDC, le mouvement citoyen Lucha a condamné cette pratique qui sort du cadre démocratique. Après cet événement, Lucha se positionne entre autres, contre une éventuelle restriction de l’espace civique, de règlement des comptes et des violations des droits humains.

“ En cette période critique, les autorités congolaises doivent s’abstenir d’instrumentaliser cet incident grave pour restreindre davantage l’espace civique, régler les comptes aux adversaires politiques ou justifier des violations de droits humains. Bien au contraire, les autorités congolaises doivent saisir cette occasion pour comprendre la colère légitime de la population congolaise face à la gouvernance actuelle du pays caractérisée par la prédation, la corruption, l’amateurisme, le favoritisme, le népotisme ”, peut-on lire dans le communiqué parvenu à ACTUALITE.CD.

La Lucha est allée sans langue de bois, comme dans ses habitudes, pour dénoncer la répression de ceux qui s'érigent contre la mauvaise gouvernance, parmi eux, une militante de ce mouvement citoyen, encore aux arrêts actuellement.

“ Réprimer ceux qui dénoncent pacifiquement la mauvaise gouvernance actuelle au pays, à l’exemple de notre camarade Mwamisyo Ndungo King détenu à Goma depuis avril 2022 pour avoir critiqué l’état de siège ou de l’activiste politique Gloria Sengha arrêtée à Kinshasa le 17 mai 2024 pour s’être mobilisée contre la vie chère, ne fait que légitimer de tentatives désespérées comme l’attaque de ce 19 mai à Kinshasa ”, indique encore le communiqué.

Et de conclure : 

“ Alors que la situation socio-économique et sécuritaire en RDC est déjà délétère, il faut absolument éviter au pays une nouvelle crise politique à travers notamment la promotion d’une gouvernance transparente, de la liberté d'expression et la justice pour tous ”.

Dans un bref message diffusé à la télévision publique, le porte-parole de l'armée congolaise, le général de brigade Sylvain Ekenge, a précisé que plusieurs auteurs de cet acte ont été arrêtés. "L’armée rassure que la situation est sous contrôle et demande aux Kinois de vaquer librement à leurs occupations", a déclaré le général Ekenge.

Parmi les personnes impliquées dans ces événements, il y a Christian Malanga et son fils. Le premier cité est bien connu dans les milieux de la diaspora installée aux États-Unis pour ses prises de parole anti-gouvernementales. Souvent en treillis, il se revendique d’un mouvement appelé « New Zaire » et d’un regroupement qu’il appelle  United Congolese Party (UCP). Il se fait appeler commandant.

Le Gouvernement congolais a condamné cette tentative de “déstabilisation des Institutions du pays” qui s’est manifestée par une attaque du Palais de la Nation, siège du bureau du Président de la République. Peu avant, rappelle le gouvernement, ils ont également pris d’assaut, à quelques mètres de là, la résidence de Vital Kamerhe. "Deux de nos vaillants policiers commis à la garde de ce dernier sont tombés sur le coup", dénonce le gouvernement.

Par la même occasion, le Gouvernement de la République rassure tous les Congolais "de sa  détermination de lutter sans relâche, ni faiblesse ni concession pour leur  sécurité, l’intégrité territoriale et la souveraineté de la République Démocratique du Congo, quoi qu’il en coûte"

La situation est revenue au calme dans l’après-midi et plusieurs assaillants ont été saisis, d’autres neutralisés. Les condamnations sont venues de plusieurs parties dont l’Union Africaine, les États-Unis, la Monusco et bien d’autres.

Kuzamba Mbuangu