Une personne a été blessée et plusieurs dégâts matériels enregistrés lundi 15 avril dans plusieurs villages de Kalehe (Sud-Kivu) à la suite des explosifs lancés par les rebelles du M23 depuis le front de Masisi (Nord-Kivu) où des combats ont été signalés dans les collines surplombant Shasha.
"Quatre explosifs en provenance des positions rebelles du M23 sont tombés à Katyazo à Minova. Le bilan provisoire fait état d'une personne blessée, elle a été atteinte par les éclats", a dit à ACTUALITE.CD Delphin Birimbi, président du cadre de concertation de la société civile de Kalehe.
"En une seule journée quatre bombes sont tombées à Minova, une personne a été blessée et d'autres bombes ont causé des dégâts dans les champs des paisibles citoyens", a ajouté Damien Mushumo, président de la Nouvelle dynamique de la société civile à Minova.
Ces témoignages sont recueillis alors que les combats se sont poursuivis toute la journée de mardi entre les rebelles du M23 et les miliciens wazalendo.
Cela fait plus de cinq fois que des explosifs en provenance du front atteignent Minova. Il y a plus de deux semaines, une femme déplacée ayant fui le Nord-Kivu a été tuée et deux autres personnes blessées par les explosifs lancés par le M23 à Minova.
"On est à plus de 30.000 déplacés parce que les gens de l'axe Bweremana, Shasha, Kituva, Bukobati, Kihindo, Kabase se sont tous déplacés au Sud-Kivu précisément dans la cité de Minova. Nous avons une marée de déplacés en provenance de Minova", dit cet acteur de la société civile.
Il ajoute: "Les habitants vivent la peur au ventre car c'est chaque jour que les bombes sont larguées et impactent négativement sur le vécu quotidien de la population", a souligné Delphin Birimbi.
Depuis quelques mois, les rebelles du M23 sont installés dans les collines surplombant Shasha et pour empêcher tout approvisionnement de Goma en différents produits vivriers en provenance de Minova via le lac Kivu, ils n’hésitent pas à cibler des embarcations.
"Ils vivent une vie de misère parce qu'ils ne sont pas vraiment assistés, pour que les humanitaires arrivent, ils doivent passer par le lac, mais les M23 bombardent aussi les embarcations sur le lac Kivu. Là, ils doivent passer par la presqu'île de Bulenga, en provenance de Goma comme il n'y a pas de route. De Sake jusqu'à Goma, les rebelles avaient coupé la route. Même pour ceux qui sont à Goma, ils ne peuvent pas passer jusqu'à Saké. Les déplacés passent des moments difficiles et croupissent dans la misère à Minova", déplore cet acteur.
En mars, un bateau des humanitaires qui transportaient les médicaments a été la cible des bombes, des camps des déplacés également mais aussi des centres de santé et écoles qui logent ceux qui fuient la province du Nord-Kivu. "Les rebelles ont jugé de déstabiliser les populations, c'est ce qui nous pousse à interpeller la hiérarchie militaire et le gouvernement pour mettre en place les mesures draconiennes pour barrer la route à ces ennemis qui sèment la terreur chaque jour au sein de la population", confie Damien Mushumo, président de la Nouvelle dynamique de la société civile territoire de Kalehe.
Justin Mwamba