Escalade de la violence à Beni : le bilan des victimes décapitées s'alourdit à 12 morts

Illustration
Photo d'illustrations

Le bilan des personnes décapitées à la machette le vendredi dernier dans la commune de Mulekera, à Beni (Nord-Kivu), a été revu à la hausse, passant de 7 à 12 morts après la découverte de nouveaux corps ce samedi, selon les autorités.

Le bourgmestre de la commune de Mulekera, Ngongo Mayanga, a indiqué que sept corps, dont trois femmes, ont été retrouvés dans le quartier de Butsili, et cinq autres dans les cellules de Burutchu et Sayo.

« Nous avons donc un bilan provisoire de 12 corps ramassés, mais ce bilan pourrait s’alourdir car les recherches continuent », a précisé le bourgmestre.

Cette montée en flèche des massacres dans la zone, malgré la présence renforcée de l'armée, alarme les autorités locales.

« Je sais que notre armée, avec leurs alliés de l’armée ougandaise UPDF, sont sur le terrain pour faire face aux attaques des ADF, mais ce qui me surprend, c’est le fait que, malgré leur présence, il y a toujours des cas de tueries », s’est exclamé le commissaire supérieur Ngongo Mayanga.

Les recherches pour retrouver les personnes disparues ont été intensifiées ce samedi dans la commune. Sur ACTUALITÉ.CD, un rescapé a partagé sa douloureuse expérience.

« Nous étions au champ avec ma belle-fille. En pleine activité, nous nous sommes séparés, juste à la limite de mon champ. Quelques minutes plus tard, j'ai entendu des coups de feu. Moi, j'étais resté au milieu du champ, tentant de me cacher, et ma belle-fille avait pris la direction opposée. Malheureusement, c’est à partir de ce moment qu’elle a été tuée. J’ai constaté les faits après être sorti de ma cachette. La peur au ventre, je n'ai pas pu rester sur place ; j'ai pris la fuite et passé la nuit dans la brousse avant de revenir ce matin », a témoigné Dedelide Robert, âgé d'une soixantaine d'années, retrouvé ce matin au bureau du quartier Sayo.

Selon l’armée, cette attaque a été orchestrée par les chefs ADF Amigo et Abwakasi, respectivement numéro deux et trois du mouvement rebelle ADF, accusés d'avoir tué des milliers de civils à Beni, Irumu et Mambasa.

L’attaque a également été revendiquée par le groupe État Islamique, qui a annoncé avoir tué 15 civils dans la commune de Mulekera.

Yassin Kombi