Crise sécuritaire à Goma: wazalendo, militaires, policiers en divagation, … défis énormes pour les autorités

Une vue de la ville de Goma. PH/ACTUALITE.CD

Face à la montée en flèche de l’insécurité dans la ville de Goma et ses environs, le gouverneur militaire du Nord-Kivu, le général-major Peter Chirimwami a présidé jeudi une réunion de crise. Il a notamment mis en garde publiquement les militaires FARDC et les policiers en divagation, les wazalendo et autres. Le gouverneur a précisé qu’une instruction est donnée aux responsables des troupes et aux commandants des unités pour restaurer la tranquillité et la quiétude en mettant hors d'état les auteurs de l’insécurité alors que le front de la guerre du M23 s’est rapprochée depuis plusieurs mois de la ville de Goma.

« Il (ndlr : le Gouverneur de province) a déploré l'insécurité devenue récurrente dans la ville de Goma et ses environs, où des tueries, braquages, cambriolages, largages aveugles des obus et enlèvements sont enregistrés au quotidien, parfois même au grand jour », indique le compte-rendu de la réunion.

Pour les autorités, la crise sécuritaire actuelle à Goma est une « stratégie de l'ennemi visant à créer la psychose, la peur et les zizanies au sein de la population ». 

« C'est pourquoi, le Gouverneur de province met en garde les VDP (ndlr: volontaires pour la défense de la patrie), les démobilisés, les militaires en divagation et les Wazalendo incontrôlés car une instruction ferme a déjà été donnée aux responsables des troupes et aux commandants des unités de ne ménager aucun effort pour restaurer la tranquillité et la quiétude en mettant hors d'état de nuire tous ceux qui voudraient compromettre les efforts des FARDC  engagées à défendre la patrie sur les lignes des fronts », ajoute le compte-rendu. 

Le gouverneur militaire et les membres du conseil provincial de sécurité se disent “choqués” de la fusillade mortelle de mercredi dernier, à l’endroit communément appelé « entrée président », non  loin du gouvernorat. 

« Le cas le plus récent étant celui des compatriotes qui ont été fusillés à l'endroit communément appelé entrée président, à Buhene/Majengo et ailleurs. Le conseil informe toute la population que les enquêtes pour identifier les auteurs, les complices et les co-auteurs sont en cours pour élucider cette question ».

Jeudi 11 avril, le maire policier de Goma, le commissaire supérieur principal Kapend Kamand Faustin a annoncé l’arrestation, par les services spécialisés, des présumés auteurs du braquage, ayant fait au moins quatre morts, mercredi soir au carrefour dit « entrée président », au quartier Himbi, sur la route Goma-Sake. Sans livrer un quelconque bilan à la presse, l’autorité urbaine a demandé, notamment la justice, l’organisation d’une audience foraine afin que ces présumés criminels soient jugés publiquement. Le maire a émis le même vœu pour le présumé auteur du meurtre par balle de trois jeunes hommes, dans la nuit de mardi à mercredi, dans un restaurant au quartier Majengo qui est également aux arrêts. 

Jonathan Kombi, à Goma