RDC-Nyiragongo : deux civils dont un déplacé décapités à Kibati où les miliciens wazalendo dictent la loi

Photo d'illustration
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Deux corps sans vie d'hommes ont été découverts jeudi 11 avril dans le village Buhama, en groupement Kibati, dans le territoire de Nyiragongo (Nord-Kivu). Selon les sources locales, les victimes, parmi lesquelles un déplacé de guerre se rendaient au champs où elles ont été tuées. Les corps portent des signes de décapitation.

« Monsieur Bihemu Kitsa se dirigeait avec un déplacé au champ, ils ont rencontré des hommes armés qui les ont tués. Nous avons découvert les deux corps des personnes décapitées. Nous condamnons cet acte et nous demandons aux autorités de chercher des mécanismes pour faire face à cette insécurité grandissante dans le territoire de Nyiragongo », dit à ACTUALITE CD, Bosenibamwe Muzungu, un défenseur des droits humain basé à Nyiragongo.

Le territoire de Nyiragongo et la ville de Goma traversent actuellement une crise sécuritaire qui ne dit pas son nom. Parmi les causes de l’insécurité, plusieurs observateurs citent l’activisme des miliciens wazalendo qui se promènent librement dans les deux entités. Nyiragongo est partiellement occupé par les rebelles du M23.

« Il ne se passe plus une nuit sans qu’on enregistre des cas soit de meurtre, soit de cambriolage et même de viol. Des civils sont armés, le territoire est surmilitarisé, nous voyons les gens avec des armes mais nous ne savons pas qui fait quoi et qui est qui. Lorsque les hommes armés entrent dans ta maison ou dans ta boutique, tu es obligé de te laisser cambrioler, si tu t’opposes on te tue sans hésiter. Nous vivons avec la peur au ventre, l’espérance de vie est d'au moins 30 minutes renouvelables »,  témoigne un habitant du village Kiheru dans la chefferie de Bukumu.

Au quartier Turunga dans ce même territoire, des hommes armés ont volé en début du mois d’avril 2024 dans plusieurs maisons et violé une mineure de 13 ans en présence de ses parents.

La population de ce territoire dénonce ces actes et lance un cri de détresse tout en sollicitant l’implication des autorités pour mettre de l’ordre dans les rangs de wazalendo qui dictent la loi  jour et nuit dans des villages. 

Yvonne Kapinga, à Goma