RDC-Goma: au lendemain d’une fusillade meurtrière, des militaires, miliciens et civils présumés auteurs des meurtres, vols, attaques présentés au public

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Goma, rond-point Chukudu.

Les services de sécurité annoncent avoir mis la main dans la nuit du mercredi au jeudi 11 avril sur des présumés auteurs de l’insécurité grandissante ce jour dans la ville de Goma, au Nord-Kivu. Parmi eux, trois militaires, deux miliciens wazalendo et 17 femmes soupçonnées de collaborer avec les malfaiteurs.

Répartis en six catégories, ils ont été appréhendés dans des endroits et circonstances différents, et sont soupçonnés d’avoir commis diverses infractions dont la fusillade en début de soirée de mercredi à Goma, faisant au moins trois morts. Ils sont mis à la disposition de la justice pour être « auditionnés et jugés ».

«Nous rassurons notre population qu’elle ne sera jamais abandonnée. Nous sommes choqués par les évènements d’avant-hier, l’assassinat et le bracage d’hier. Je tiens à vous informer que les auteurs de ce braquage sont déjà entre nos mains et que la justice va faire son travail. Tout ce que nous demandons à notre justice c’est d’organiser l’audience publique » a dit au micro de ACTUALITE CD le maire de Goma, le commissaire supérieur principal  Faustin Kapend Kamand.

L’autorité urbaine de Goma propose même que « le cas des bandits à mains armées fichiés par nos services si on peut les amener dans d’autres prisons du pays ».

Le maire reconnaît tout de même que l’auteur du triple meurtre la nuit du mardi 8 avril au quartier Majengo est un militaire des forces armées de la République démocratique du Congo.

« C’est vrai nous condamnons ce qui s’est passé avec un élément de notre armée à Majengo mais nous demandons à la population de continuer à nous appuyer et de ne pas être séduite par l’ennemi qui fait croire que les militaires et les policiers ne font rien. Ce sont les chantages et la ruse de l’ennemi, nous devons être blindés pour contrecarrer tout cela. L’ennemi monte des stratégies pour que la population retire sa confiance en sa police et l’armée Nous demandons à la population de ne pas céder à ça », a conclu le maire de Goma. 

Outre les hommes, les services de sécurité ont présenté 11 motos, appartenant d'une part aux présumés bandits issus de la zone sous contrôle du M23, d’après les autorités, et d'autre part, à des inconnus opérant la nuit en violation des mesures sécuritaires en vigueur dans la ville, selon les mêmes sources. A cette occasion, des biens volés et aussi des armes à feu et grenades, tous à l'usage de ces criminels présumés ont été présentés.

La ville de Goma ainsi que le territoire voisin de Nyiragongo, font, ces derniers temps, face à une insécurité grandissante, caractérisée, notamment par des tueries, vols, viols, kidnappings et autres. Ces  situations sont causées d'une part par l’afflux des déplacés, dans et autour de Goma. Plusieurs cadres de base et autres acteurs de la société civile dénoncent, de l'autre part, la circulation incontrôlée de plusieurs armes dans la ville de Goma et ses environs, qui serait également à la base de cette montée en flèche de l’insécurité. 

Yvonne Kapinga, à Goma