RDC-Goma: au moins trois morts dans une fusillade non loin du cabinet du gouverneur militaire du Nord-Kivu

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C’est une scène digne d’un western vécue dans la soirée de ce mercredi 10 avril à Goma, à l’entrée de l’avenue menant au cabinet du gouverneur militaire du Nord-Kivu où une fusillade a fait au moins trois morts. Des hommes armés ont ouvert le feu sur des civils de manière inattendue aggravant l’horreur que vit la population de Goma et ses environs depuis le rapprochement des lignes des fronts depuis la guerre entre les rebelles du M23 et les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC). 

Des témoins ont indiqué à ACTUALITE.CD que les assaillants sur une moto ont tiré à bout portant sur trois personnes qui étaient à bord d'une jeep sur la RN2, en face de la station de la radio la Colombe. Dans leur fuite, ils ont tiré plusieurs balles qui ont atteint un autre civil qui est également décédé sur le champ. 

«J’ai personnellement vu trois corps inertes dans la jeep. Ces personnes, dont une femme et deux hommes, ont été ciblées des balles par des bandits armés et sont décédées sur le champ. Jusqu’à 18h locales, la jeep était encore là, en attendant l’arrivée  des services pour des enquêtes », indique un témoin. 

Il s’agit d’une accumulation des tueries depuis plusieurs jours à Goma, actuellement surmilitarisée suite aux menaces des rebelles du M23 qui pèsent sur la ville; 

Dans la nuit de mardi à ce mercredi, toujours à Goma, trois autres jeunes ont été tués par un porteur d’arme dans un restaurant, sur avenue Kavumu, au quartier Majengo (dans la commune de Karisimbi). Ces jeunes hommes ont été tués par balles par un porteur d'arme, assimilé à un agent de la garde républicaine, suite à la tenue qu'il portait.  Pris de colère, certains jeunes ont érigé, tôt le matin de ce mercredi, des barricades sur l'axe Majengo-Kilijiwe, dans le but de protester contre ce énième cas d’insécurité enregistré dans leur entité. Ils ont, tout de suite, été calmés par les autorités locales et la circulation a repris normalement sur cet axe. Le président du Conseil local de la jeunesse du quartier Majengo, Clovis Tutaishi Lukoo, dénonce cet énième acte criminel posé contre les jeunes qui ont tout simplement refusé de céder leurs téléphones et argent à leur meurtrier. 

La ville de Goma ainsi que le territoire voisin de Nyiragongo, font, ces derniers temps, face à une insécurité grandissante, caractérisée, notamment par des tueries, vols, viols, kidnappings et autres. Ces  situations sont causées d'une part par l’afflux des déplacés,dans et autour de Goma. Plusieurs cadres de base et autres acteurs de la société civile dénoncent, de l'autre part, la circulation incontrôlée de plusieurs armes dans la ville de Goma et ses environs, qui serait également à la base de cette montée en flèche de l’insécurité. 

Jonathan Kombi, à Goma