Un rapport publié ce mardi 9 avril par le Bureau de coordination des affaires humanitaires en République démocratique du Congo (OCHA) en collaboration avec les partenaires humanitaires met en évidence la détérioration continue de la situation humanitaire dans la province de l'Ituri, dans l'Est du pays. Selon ce rapport qui couvre la période du 16 au 31 mars 2024, 10 600 enfants ont été affectés, soit par la fermeture, soit par la destruction des écoles à cause de l'insécurité suite aux attaques persistantes des groupes armés.
Ces attaques ont un impact significatif sur l'avenir éducatif des enfants et exacerbent les conséquences de la violence armée dans la région.
Le rapport met également en lumière les défis et les besoins auxquels sont confrontées les populations touchées par les violences. Il souligne le besoin urgent d'assistance pour plus de 164 000 personnes déplacées qui sont actuellement recensées dans 66 sites de déplacés. Ces personnes ont été contraintes de fuir leur domicile en raison des violences persistantes dans la région de l’Ituri.
Selon ce rapport, 156 000 personnes ont reçu une assistance en sécurité alimentaire délivrée par divers partenaires. 40 000 autres personnes ont été assistées en cash multisectoriel. 180 000 personnes ont, quant à elles, été affectées par la suspension provisoire des activités d'un partenaire à l'hôpital général de référence de Drodro. Cet établissement a été attaqué début mars dernier par des assaillants armés qui l’ont pillé de fond en comble. Une patiente a même été tuée dans son lit de malade.
Lire: RDC: un hôpital saccagé par des hommes armés à Drodro, une patiente a été tuée dans son lit
Entre le 1er janvier 2023 et le 19 mars 2024, au moins 1 533 civils ont été tués, 469 blessés et 712 personnes enlevées dans la province, selon des sources onusiennes. Récemment, entre le 28 et le 30 mars, trois civils ont été tués et plusieurs autres ont été enlevés dans des incidents impliquant des groupes armés non étatiques, renseigne le rapport.
Les territoires de Djugu, Irumu et Mambasa sont particulièrement touchés par les activités des groupes armés non étatiques. Au cours de la deuxième quinzaine de mars, ces groupes ont perpétré des meurtres, des enlèvements et des travaux forcés, entraînant de nouvelles vagues de déplacements de population et générant ainsi de nouveaux besoins humanitaires.
Le rapport met également en évidence les défis liés aux conditions de vie des personnes déplacées, notamment en ce qui concerne les abris vétustes qui ne sont pas adaptés à la prochaine saison des pluies qui commence en juin. Ces conditions précaires augmentent les risques de maladies, en particulier pour les enfants, les femmes enceintes et allaitantes, ainsi que les personnes âgées.
La situation sécuritaire et humanitaire reste préoccupante également dans la province du Nord-Kivu voisine. Dans un autre rapport produit toujours par l'OCHA RDC et publié lundi, les événements survenus au cours du mois de mars 2024 dans la région du Nord-Kivu ont provoqué le déplacement de 165 000 personnes.
Bruno Nsaka