La situation carcérale en RDC et la nécessité de finaliser les engagements du gouvernement dans ce secteur crucial de la vie nationale ont été abordés par le chef de l'État, Félix Tshisekedi, lors de la 130e réunion du conseil des ministres tenue ce vendredi 22 mars. Selon le compte rendu de la réunion, la condition des détenus et des condamnés demeure une des principales préoccupations du président de la République, conformément à son engagement à œuvrer pour la restauration d'un État de droit en RDC.
Il a souligné les efforts fournis à travers les nouvelles orientations visant à assurer une bonne gestion des fonds destinés à l'alimentation des détenus et a appelé à redoubler d'efforts dans l'accélération de la mise en œuvre de ce programme ambitieux, qui constitue une réponse structurelle.
" Dans le même esprit, afin de lutter contre la surpopulation carcérale, exacerbée par un nombre plus élevé de détenus en attente de jugement par rapport aux condamnés, la ministre d'État, ministre de la Justice et Garde des Sceaux, a été chargée de collaborer activement avec le conseil supérieur de la magistrature (CSM) afin de décourager les pratiques d'arrestations intempestives par les magistrats du parquet, même pour des faits bénins, en plus du non-respect des délais d'instruction des dossiers par les cours et tribunaux, occasionnant des retards", rapporte le compte rendu de la réunion.
Et de poursuivre :
" Le principe de la liberté, le droit à un environnement carcéral sain et sécurisé, ainsi que le droit d'être jugé dans un délai raisonnable sont des droits constitutionnellement garantis. Ils doivent être respectés et s'imposer à tous. Un rapport détaillé de la ministre d'État, ministre de la Justice et Garde des Sceaux sur la mise en œuvre de ces orientations est attendu au prochain conseil des ministres afin que des décisions appropriées soient prises."
Construite à l'époque coloniale pour une capacité de 1 500 détenus, la prison centrale de Makala à Kinshasa compte actuellement près de 15 000 détenus. La surpopulation carcérale observée à Makala est presque identique dans les autres prisons du pays.
Des experts ont toujours souligné l'urgence de régulariser les dossiers des personnes en détention préventive, conformément aux principes d'un État de droit. Cette mesure pourrait non seulement contribuer à l'amélioration des conditions carcérales, mais également permettre le jugement des affaires devant les juridictions compétentes, voire la libération de nombreuses personnes détenues pendant des mois, voire des années, pour des infractions mineures.
Clément MUAMBA