Trois (3) mois depuis la tenue des élections en République Démocratique du Congo et l'installation des nouvelles institutions politiques (parlement et gouvernement) piétine. Cette question préoccupe l'Association congolaise pour l'accès à la justice (ACAJ), qui explique ce retard par les conciliabules entamés par l'informateur pour identifier une majorité parlementaire.
« L'ACAJ est scandalisée que, depuis le mois de janvier 2024, la classe politique congolaise, singulièrement celle se réclamant de la majorité issue des scrutins parlementaires, se complaît indéfiniment dans des conciliabules, pudiquement qualifiées des consultations en vue de l'identification d'une majorité, dont le seul objectif réside dans une quête effrénée de préservation des intérêts égoïstes et de positionnement intéressé au sein des différentes institutions politiques nationales et ainsi jouir personnellement de tous les avantages y afférents », fustige cette ONG des droits de l'homme dans son communiqué de presse publié jeudi 14 mars 2024, rappelant le climat de morosité ayant émaillé lesdites élections.
Face à ce qu'elle qualifie de «non-assistance à un peuple dont la détresse existentielle n'est point inscrite dans les priorités de la majorité politique », l'ACAJ invite le président de la République à prendre ses responsabilités pour assurer, par son arbitrage, le fonctionnement régulier des pouvoirs publics et des institutions.
« Eu égard à cette situation et sur pied des pertinentes dispositions de l'article 19 de la constitution, l'ACAJ invite le président de la République, chef de l'État à prendre ses responsabilités aux fins d'assurer par son arbitrage, le fonctionnement régulier des pouvoirs publics et des institutions ainsi que la continuité de l'État menacé par des tergiversations de ceux qui fallacieusement l'accompagner dans la matérialisation de son programme de son second mandat », écrit-elle, lui demandant à mettre fin, sans délai, à des «atermoiements politiques inacceptables qui mettent malheureusement en lumière l'incapacité des politiques Congolais à prioriser le bien-être collectif».
Lors d'une matinée politique au siège de l'Union pour la Démocratie et le Progrès social (UDPS/Tshisekedi), dimanche 10 mars, Augustin Kabuya, en sa qualité d’informateur, rassurait qu'une grande partie de son travail a été déjà réalisée, mais il attendait la fin des contentieux électoraux au niveau de la Cour constitutionnelle pour être fixé sur les vraies forces des formations politiques au niveau de l'Assemblée nationale. La Cour a rendu ses arrêts mardi 12 mars dernier.
Samyr LUKOMBO