Accord de paix RDC–Rwanda : Passer des mots aux actes, c’est sur le terrain que tout se jouera

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Félix Tshisekedi, Président de la RDC, et Massad Boulos, conseiller principal du président américain, Trump, pour l'Afrique

La République démocratique du Congo et le Rwanda ont signé vendredi un accord de paix à Washington, sous l’égide du gouvernement américain, dans une tentative de mettre fin à trois décennies de conflit dans l’Est de la RDC. Ce texte marque un tournant diplomatique majeur dans une région en proie à des violences persistantes.

L’accord, paraphé par les ministres des Affaires étrangères des deux pays lors d’une cérémonie au Département d’État, en présence du secrétaire d’État américain Marco Rubio, prévoit une série d’engagements politiques et sécuritaires. Un sommet entre les présidents Félix Tshisekedi et Paul Kagame est annoncé pour fin juillet à la Maison Blanche.

Le texte prévoit notamment la fin du soutien étatique aux groupes armés tels que les FDLR et le M23, un désengagement militaire progressif, le retour des réfugiés, ainsi que la mise en place d’un mécanisme conjoint de suivi et d’une intégration économique régionale.

La signature de cet accord s’inscrit dans une dynamique de stabilisation de l’Est de la RDC, avec pour objectifs la protection des populations civiles et déplacées, la relance des investissements dans les infrastructures, l’énergie et surtout l’exploitation minière. Les États-Unis, moteurs de cette médiation, entendent sécuriser l’accès aux minerais stratégiques congolais tout en réduisant l’influence croissante de la Chine dans la région.

L’Est de la RDC est toujours instable. Selon l’ONU, le M23, soutenu militairement par Kigali, contrôle plusieurs localités et villes. La présence rwandaise dans cette zone a été documentée dans plusieurs rapports onusiens. Les violences ont fait des milliers de morts et déplacé des millions de personnes.

Plusieurs obstacles demeurent. Le groupe FDLR n’est pas partie prenante de l’accord et devra être neutralisé, conformément aux termes du texte. Le M23 maintient ses positions dans plusieurs agglomérations. Un accord parallèle en discussion à Doha avec ce mouvement n’a pas encore été finalisé. La réussite de ce processus dépendra de sa mise en œuvre concrète sur le terrain.

La prochaine étape sera la rencontre entre Tshisekedi et Kagame à Washington fin juillet au cours d’un sommet. L’administration Trump, qui soutient activement cette initiative, y voit un jalon important dans sa stratégie africaine. Un accord à Doha avec le M23 constituerait la prochaine étape du processus engagé.