Tshisekedi promet : « Nous allons améliorer notre système de protection, pour les citoyens comme pour les investisseurs »

Signature de la déclaration de principe par les MAE congolais et rwandais à Washington
Signature de la déclaration de principe par les MAE congolais et rwandais à Washington

À la veille de la signature d’un accord de paix historique entre la République démocratique du Congo et le Rwanda, le président Félix Tshisekedi a réaffirmé sa volonté de garantir un environnement sûr et attractif pour les investisseurs étrangers. Dans une interview exclusive accordée à la journaliste Hariana Verás Victória, correspondante permanente à la Maison Blanche pour l’Afrique, le chef de l’État congolais a salué la médiation américaine, tout en insistant sur les réformes en cours pour sécuriser les investissements.

Interrogé sur les garanties qu’il entend offrir aux entreprises étrangères souhaitant s’implanter dans un pays en sortie de conflit, Félix Tshisekedi a reconnu les défis persistants, notamment la corruption et l’insécurité, mais a assuré que des mesures concrètes sont déjà engagées. « Je n’ai pas attendu cet accord économique pour lancer ces initiatives », a-t-il déclaré. Prenant l’exemple du partenariat révisé avec la Chine, il a rappelé avoir œuvré pour rééquilibrer un accord jugé injuste à son arrivée au pouvoir. « J’ai constaté que la Chine profitait beaucoup plus que la RDC. Nos amis chinois ont accepté de revoir l’accord, et aujourd’hui nous travaillons à le rééquilibrer », a expliqué le président congolais.

Il voit dans ce type d’accords révisés un levier pour transformer les pratiques de gouvernance. « Cet accord aura un impact non seulement sur le niveau de vie des Congolais, mais aussi sur les comportements et mentalités, souvent vulnérables à la corruption. Quand on a des capacités financières suffisantes, on est moins exposé à la corruption », a-t-il affirmé.

Sur le plan sécuritaire, Tshisekedi a reconnu les failles dans le dispositif de défense, notamment lors de l’offensive du M23 sur Goma et Bukavu, mais il promet des améliorations. « Même la dernière agression du Rwanda montre que notre système de défense n’était pas encore à la hauteur. Mais avec les réformes, les partenariats et les investissements dans les institutions, notamment les services de renseignement et l’armée, nous allons améliorer notre système de protection, pour les citoyens comme pour les frontières. »

Il considère que la paix en RDC est désormais un enjeu partagé avec les partenaires internationaux : « Ces investissements seront les bienvenus. Ils permettront à la RDC, tout comme aux États-Unis, d’avoir plus d’intérêts communs à protéger. Et l’expérience américaine nous sera très bénéfique. »

L’accord de paix qui doit être signé ce vendredi au Département d’État américain comporte plusieurs volets, dont la cessation des hostilités, le désengagement des groupes armés, le retour des déplacés et l’intégration économique régionale. Thomas Pigott, porte-parole adjoint principal du Département d’État, a souligné que « c’est la mise en œuvre effective de cet accord qui permettra les investissements économiques et le développement que nous souhaitons tous voir se réaliser ».